Le gouvernement algérien renforce son dispositif de régulation du marché avec la création d’une cellule de veille et d’alerte précoce. Lors d’une cérémonie organisée jeudi à Alger, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a insisté sur l’importance d’une collaboration étroite entre les différents départements ministériels pour assurer la réussite de cette nouvelle structure.
Cette cellule de veille a été mise en place pour surveiller et analyser les paramètres clés de la stabilité du marché, afin de garantir l’approvisionnement en produits de première nécessité et de protéger le pouvoir d’achat des citoyens. « La création de cette cellule s’inscrit dans une démarche de prospective stratégique et de veille économique, en tenant compte des enjeux climatiques et géopolitiques, ainsi que des transformations structurelles », a déclaré Tayeb Zitouni.
Présidée par le secrétaire général du ministère du Commerce, cette cellule réunit des représentants de plusieurs ministères, dont ceux des Finances, de l’Agriculture et du Développement rural, et de l’Industrie. L’objectif est de fournir au gouvernement un tableau de bord permettant de suivre en temps réel l’évolution du marché, d’anticiper les perturbations, et de proposer des solutions adaptées.
Mobilisation pour la sécurité alimentaire
Pour M. Zitouni, l’efficacité de cette cellule repose sur la synergie entre les différents secteurs concernés. Il a souligné que cette approche participative est cruciale pour mettre en œuvre avec succès la stratégie nationale de sécurité alimentaire. « Il s’agit de multiplier les initiatives pour accroître la production agricole et industrielle, en élargissant les surfaces cultivées et en développant les partenariats internationaux », a-t-il précisé.
Youcef Cherfa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a quant à lui souligné que ce mécanisme est un outil indispensable pour garantir la stabilité des prix et de l’approvisionnement du marché. Il a rappelé les efforts déployés pour renforcer les cultures stratégiques, telles que les céréales, les oléagineux et les sucrières, notamment dans le Sud du pays, avec l’appui de partenaires étrangers comme le Qatar et l’Italie.
Un soutien financier pour la stabilité des prix
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a mis en lumière les contributions financières destinées à soutenir cette initiative. Il a précisé que des enveloppes budgétaires significatives ont été allouées pour maintenir les prix des produits de base, notamment 120 milliards de DA pour compenser les prix de l’huile alimentaire raffinée et du sucre blanc, ainsi que 397 milliards de DA pour l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) afin de couvrir la différence des prix de vente de céréales.
Faid a également souligné l’importance d’augmenter la production nationale de lait cru, avec un objectif fixé à 3,4 milliards de litres par an, ce qui permettrait de réduire la dépendance aux importations de poudre de lait.
La mise en place de cette cellule de veille et d’alerte précoce représente un levier pour assurer la stabilité du marché en Algérie. Grâce à une coordination intersectorielle renforcée, cette initiative vise à préserver le pouvoir d’achat des Algériens.