À la veille des consultations initiées par Emmanuel Macron pour la nomination d’un nouveau Premier ministre, les leaders du Nouveau Front populaire (NFP) affirment être prêts à prendre les rênes du pouvoir. Dans une lettre adressée aux Français, ils critiquent sévèrement le Président pour son manque de réaction après les législatives.
Le Nouveau Front populaire, coalition regroupant la France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste français et les Écologistes, hausse le ton. Alors que le Président entame aujourd’hui des consultations avec les forces politiques du pays, les chefs de file du NFP – Olivier Faure, Marine Tondelier, Fabien Roussel, Manuel Bompard, et leur candidate à Matignon, Lucie Castets – ont publié une lettre ouverte aux Français.
Dans ce texte, le NFP accuse le président de la République de « tergiverser » et de « ne pas tirer les conséquences » du dernier scrutin législatif. Lors de ces élections, la coalition de gauche a obtenu 193 sièges, constituant le groupe le plus important de l’Assemblée nationale, mais insuffisant pour former une majorité absolue. Pour le NFP, cette position majoritaire légitime leur revendication de diriger le gouvernement.
Le NFP réclame le pouvoir
« Il est plus que temps maintenant de passer à l’action », insistent les signataires de la lettre, rappelant qu’ils ont passé l’été à préparer leur programme de gouvernance. Selon eux, l’absence d’une majorité absolue ne doit pas être un obstacle à la mise en œuvre de leur projet politique. « Qui refusera l’augmentation du pouvoir d’achat ? », questionnent-ils, anticipant un large soutien parlementaire pour certaines de leurs mesures phares.
Lucie Castets, choisie par le NFP pour le poste de Premier ministre, a réaffirmé cette position sur les réseaux sociaux, appelant Emmanuel Macron à respecter le résultat des urnes. « La coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement », a-t-elle martelé, soulignant l’urgence d’agir.
Critiques sévères contre Macron
Les leaders du NFP ne se contentent pas de réclamer le pouvoir : ils attaquent également frontalement le Président. Dans leurs déclarations, ils qualifient l’inaction d’Emmanuel Macron de « grave et délétère ». Manuel Bompard, coordinateur national de La France Insoumise, a même accusé le chef de l’État de se comporter en « autocrate » en refusant de considérer Lucie Castets pour Matignon. Fabien Roussel, du Parti Communiste, est allé plus loin en évoquant un « coup de force démocratique ».
Ces critiques illustrent la montée des tensions alors que les consultations à l’Élysée s’annoncent cruciales. Emmanuel Macron, lui, continue de défendre sa stratégie. Selon l’Élysée, le Président souhaite bâtir une coalition « large et stable » pour assurer la stabilité du pays, mais sans fixer de date pour la nomination du nouveau Premier ministre.
Ce vendredi matin, le NFP sera reçu à l’Élysée pour ouvrir la série de consultations. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a exprimé son optimisme quant à cette rencontre, estimant que l’ordre de passage pourrait être un signe de reconnaissance de leur victoire électorale.
Les discussions se poursuivront ensuite avec les représentants du camp présidentiel et ceux de la droite. Emmanuel Macron a fait savoir qu’il annoncerait son choix de Premier ministre à l’issue de ces consultations, tout en insistant sur la nécessité d’une coalition solide.
Avec une Assemblée nationale morcelée et aucune majorité absolue en vue, la situation politique reste incertaine. Le NFP est déterminé à faire valoir ses droits et à former un gouvernement qui reflète les aspirations de la majorité des électeurs. Reste à savoir si Emmanuel Macron acceptera de céder à cette pression, ou s’il parviendra à imposer une autre configuration gouvernementale.