Lors de son intervention très attendue à Jackson Hole, dans le Wyoming, ce vendredi 23 août, Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a laissé peu de place à l’interprétation. « Le temps est venu », a-t-il déclaré, annonçant ainsi un possible assouplissement monétaire. Cette déclaration ouvre clairement la voie à une première baisse des taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de la Fed, prévue les 17 et 18 septembre.
Un signal fort pour les marchés
Cette prise de parole a immédiatement capté l’attention des marchés financiers. Wall Street, qui avait entamé la journée avec prudence, a réagi favorablement à l’annonce, saluant ce qui est perçu comme une volonté de soutenir l’économie américaine à l’approche des élections présidentielles de novembre. Une réduction des taux d’intérêt, en rendant le crédit plus accessible, pourrait en effet dynamiser l’activité économique et soutenir l’emploi.
Une décision conditionnée par les données économiques
Jerome Powell a toutefois tempéré son annonce en précisant que « la direction à prendre est claire », mais que le rythme des baisses de taux dépendra des données économiques à venir. Il a souligné que l’évolution des perspectives économiques, ainsi que l’équilibre des risques entre maintien du plein emploi et contrôle de l’inflation, seront déterminants. Powell a également exprimé une confiance accrue quant au retour de l’inflation vers l’objectif de 2 % fixé par la Fed, un objectif qui reste central dans la politique monétaire de l’institution.
Cette annonce intervient dans un contexte économique complexe. Récemment, une révision des données sur l’emploi a révélé que le marché du travail américain ralentit plus rapidement que prévu. Le nombre d’emplois créés entre avril 2023 et mars 2024 a été surestimé de plus de 800 000 postes. Parallèlement, le taux de chômage a augmenté à 4,3 %, ravivant les craintes d’une récession imminente.
Un enjeu politique majeur
La prochaine réunion de la Fed, qui se tiendra mi-septembre, sera la dernière avant les élections présidentielles américaines du 5 novembre. Cette proximité avec l’échéance électorale confère à cette décision monétaire une dimension hautement stratégique. La majorité des analystes s’attendent à une baisse des taux de 25 points de base, bien que certains envisagent une réduction plus marquée de 50 points de base.
Une réponse cruciale aux attentes du marché
Les propos de Jerome Powell ont ainsi adressé un message clair aux marchés : la Fed est prête à agir pour soutenir l’économie, même si cela implique un ajustement significatif de sa politique monétaire. Alors que les yeux restent rivés sur la réunion de septembre, l’enjeu est de taille pour la Fed, qui doit jongler entre la nécessité de stimuler la croissance économique et le contrôle de l’inflation, tout en tenant compte des implications politiques à l’approche d’une élection cruciale.