Ce dimanche, la capitale française a vibré au rythme des commémorations marquant le 80e anniversaire de sa libération de l’occupation nazie. Les cérémonies ont débuté la veille avec un hommage émouvant, lorsque, à 21 heures précises, les cloches de toutes les églises catholiques de Paris ont retenti en mémoire des événements du 24 août 1944. Ce jour-là, il y a exactement 80 ans, la deuxième division blindée du général Leclerc entrait dans Paris, mettant fin à quatre années d’occupation.
Un retour sur la libération de Paris
Le 25 août 1944, après une semaine marquée par de violentes grèves, des barricades et des combats de rue, les forces de la Résistance parisienne, épaulées par la population, avaient réussi à affaiblir considérablement les forces d’occupation. Cette insurrection, commencée le 19 août, avait été déclenchée en réponse à l’avance rapide des Alliés, qui avaient remporté une victoire décisive lors de la bataille de la poche de Falaise en Normandie. Dès le 10 août, les cheminots parisiens avaient initié une grève, suivis par le métro, la gendarmerie, et finalement la police le 15 août. La grève générale avait été proclamée le 18 août, marquant le début d’une révolte qui allait devenir historique.
Sous la direction du colonel Rol-Tanguy, les Forces françaises de l’intérieur (FFI) d’Île-de-France ont pris d’assaut des positions stratégiques, notamment la Préfecture de police et l’Hôtel de Ville. Cependant, malgré leur bravoure, les résistants manquaient de munitions et peinaient à contenir les forces allemandes. La situation devenait critique, incitant le général Leclerc à ordonner l’avancée de sa division sur Paris.
La marche triomphale de la 2e division blindée
Le 24 août 1944, les premiers éléments de la 2e division blindée, notamment la 9e compagnie du régiment de marche du Tchad – surnommée « la Nueve » en raison de sa forte composition de républicains espagnols – faisaient leur entrée dans Paris par la porte d’Italie et la porte d’Orléans. Cette avancée marquait le début de la fin pour l’occupant nazi. Alors que les résistants tenaient le centre de la ville, les troupes de la 2e DB les rejoignaient, sonnant ainsi la fin des combats. Le 25 août, Paris était enfin libérée.
Des commémorations à la hauteur de l’Histoire
Quatre-vingts ans plus tard, Paris honore ces héros avec une parade militaire et populaire, retraçant l’itinéraire suivi par la 2e DB depuis la porte d’Orléans jusqu’à la place Denfert-Rochereau.
Samedi soir, un hommage particulier a été rendu aux 160 hommes de « la Nueve », ces républicains espagnols qui furent les premiers à entrer dans la capitale au soir du 24 août 1944. Anne Hidalgo, elle-même d’origine espagnole, a souligné lors de la cérémonie l’importance de ces combattants dans l’histoire de la libération de Paris, un hommage appuyé par la présence de Bénédicte de Francqueville, dernier enfant vivant du général Leclerc, et de Claire Rol-Tanguy, fille du colonel Rol-Tanguy.
Les célébrations, dirigées par l’artiste Mohamed El Khatib, se sont poursuivies tard dans la soirée avec des fanfares, des concerts, et la projection d’un film commémoratif, malgré un ciel capricieux.
Pour la dernière journée des commémorations, plusieurs cérémonies solennelles se dérouleront, ponctuées par des hommages marquants. La journée débutera avec le déploiement du drapeau tricolore sous la tour Eiffel par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, en hommage au capitaine Lucien Sarniguet et ses hommes, qui avaient retiré le drapeau nazi en 1944. Une cérémonie militaire en l’honneur de la 2e division blindée aura lieu à la porte d’Orléans, suivie d’un défilé de véhicules d’époque jusqu’à la place Denfert-Rochereau pour la cérémonie officielle.
En fin d’après-midi, le président Emmanuel Macron a présidé une cérémonie officielle, entouré de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de nombreuses personnalités du monde de la culture, dont l’actrice américaine Jodie Foster. Cette journée de commémoration a été ponctuée par l’allumage de la flamme des Jeux paralympiques, qui débuteront le 28 août, et une démonstration aérienne de la Patrouille de France.