Lundi soir, Emmanuel Macron a écarté toute possibilité de nommer Lucie Castets à la tête d’un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP), invoquant la « stabilité institutionnelle » du pays. Cette décision, prise après une série de consultations avec les chefs de parti, a immédiatement suscité une vague d’indignation parmi les figures de la gauche, qui dénoncent un « déni démocratique » à un moment où la France est plongée dans une impasse politique.
Un refus justifié par la stabilité
À l’issue des entretiens tenus vendredi et lundi à l’Élysée, Emmanuel Macron a clairement indiqué qu’un gouvernement dirigé par Lucie Castets, bien que soutenu par le plus grand nombre de députés, ne pouvait pas être envisagé. « Un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis qui la composent serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale », a précisé l’Élysée dans un communiqué.
Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire et chef des députés du parti présidentiel, a renforcé ce point de vue en déclarant qu’une telle coalition serait soumise à une « censure inévitable », rendant ainsi la formation d’un tel gouvernement impraticable.
Indignation de la gauche
Cette décision a provoqué une onde de choc à gauche. « C’est une honte, un déni de démocratie », a fulminé un cadre de La France Insoumise (LFI), ajoutant que le parti n’hésitera pas à déposer une motion de censure contre Emmanuel Macron. Les autres formations de gauche, partageant ce sentiment, ont annoncé qu’elles boycotteraient le « nouveau cycle de consultations » lancé par le Président ce mardi 27 août.
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a quant à elle dénoncé une « dérive illibérale » de la part du chef de l’État. « On est en train de se faire voler cette élection », a-t-elle déclaré lors d’une intervention, avant de souligner qu’elle ne participera pas aux nouvelles consultations prévues à l’Élysée : « On a déjà dit ce qu’on avait à lui dire, on ne veut pas d’un nouveau simulacre de consultation. »
Des consultations élargies mais contestées
Emmanuel Macron, conscient des critiques, a toutefois annoncé son intention d’élargir les discussions à des personnalités ayant « l’expérience du service de l’État ». Parmi celles-ci, l’Élysée a laissé entendre la possibilité d’inviter d’anciens présidents comme Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que des figures telles que l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve.
Cette initiative vise à débloquer une situation qui semble de plus en plus inextricable. Cependant, elle n’a pas apaisé la colère des opposants. « Comment peut-on en arriver à un tel déni démocratique ? » s’est interrogé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste (PS), sur France 2. « Le président cherche à repousser le vote des Français, à expliquer que l’on va continuer à faire avec les mêmes », a-t-il ajouté.
Un risque de mobilisations populaires
Face à cette situation tendue, plusieurs leaders de gauche, dont Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, ont appelé à des mobilisations populaires pour protester contre ce qu’ils perçoivent comme une manœuvre antidémocratique. Olivier Faure, bien qu’appelé à la prudence, a prévenu que « la colère ne va pas s’interrompre ». Il a également souligné qu’il participerait aux manifestations si elles venaient à se concrétiser : « Je ne suis pas en train de dire qu’il faut mettre le pays à feu et à sang, je dis que le chaos, c’est le chef de l’État qui est en train de l’installer. »
Le rejet par Emmanuel Macron de la nomination de Lucie Castets et d’un gouvernement du NFP a exacerbé les tensions politiques en France. Alors que la situation demeure incertaine, l’avenir politique du pays semble de plus en plus marqué par des divisions profondes et des risques de mobilisations massives