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Rencontre des entrepreneurs de France : sous le signe de l’inquiétude et de l’attente

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La première journée de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), organisée par le Medef, s’est tenue dans une atmosphère tendue à l’Hippodrome de Longchamp, près de Paris. Alors que les chefs d’entreprise font face à un contexte politique incertain, le président du Medef, Patrick Martin, a prononcé un discours qui se veut à la fois un appel à l’action et un signal d’alarme.

Dans son discours d’ouverture, Patrick Martin a exposé ce qu’il a appelé « un discours de la méthode » pour que le Medef exerce ce pouvoir. « Il est temps de réaffirmer la responsabilité et l’autonomie des partenaires sociaux », a-t-il déclaré. À cette fin, il a proposé de reprendre la négociation « inaboutie » sur l’emploi des seniors, un sujet crucial pour le Medef.

Patrick Martin a également appelé à un « grand reset » des régimes de protection sociale et de formation, affirmant que ces dispositifs « se sont dénaturés au fil des ans ». Il a plaidé pour que ces réformes soient menées « en autonomie et sans curatelle », soulignant qu’il n’était pas « un chaud partisan d’un ménage à trois avec l’État ».

Critique virulente des propositions du NFP

L’un des moments forts de son discours a été la critique acerbe des propositions économiques du Nouveau Front populaire (NFP). Patrick Martin a qualifié de « pas économiquement supportable » la feuille de route du bloc de gauche, qui prône notamment un SMIC à 1 600 euros et l’abrogation de la réforme des retraites. « S’il y a plus d’impôts, si on charge la barque en annulant la réforme des retraites, en augmentant le SMIC à la seule charge des entreprises, immanquablement ça va impacter les décisions des entreprises. Il y aura moins d’argent pour embaucher, investir, augmenter les salaires », a-t-il averti.

 L’un des moments forts du discours de Patrick Martin,  président du Medef, a été la critique acerbe des propositions économiques du Nouveau Front populaire (NFP) ( capture  d’écran)

Il a aussi exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences d’une abrogation de la réforme des retraites, soulignant que cela pourrait déboucher sur « une augmentation des cotisations, y compris salariales ». Selon lui, cette situation risquerait de creuser le déficit des retraites, ce qui obligerait à terme à faire des choix difficiles. « Ce seront les salariés, les entreprises, et/ou les retraités dont on baissera les retraites », a-t-il prédit.

L’inquiétude croissante face au flou politique

Au-delà des critiques, Patrick Martin a exprimé l’impatience du patronat face au flou politique actuel. « L’économie n’aime pas l’indécision, encore moins les menaces », a-t-il martelé sur France Inter, appelant Emmanuel Macron à « trouver un bon programme et la bonne personne pour le mettre en œuvre ».

Le budget 2025 est particulièrement source d’inquiétude pour les chefs d’entreprise. Virginie Roitman, présidente des experts-comptables d’Île-de-France, a dénoncé un manque de stabilité fiscale qui « paralyse la vie des entreprises et des chefs d’entreprise ». Elle a souligné qu’il est crucial d’avoir des « règles du jeu » claires pour permettre aux entreprises d’avancer sereinement.

Malgré ce contexte d’incertitude, la REF a attiré près de 10 000 participants, égalant le chiffre de l’an dernier. Parmi eux, des dirigeants de grandes entreprises telles qu’Axa, EDF, Engie, ou encore Google, mais aussi des artistes, des membres de la société civile et quelques personnalités politiques.

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