Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 28 août 2024, Zouheir Maghzaoui, candidat à l’élection présidentielle, a lancé de graves accusations contre le président de la République, Kaïs Saïed, également candidat à sa propre succession. Maghzaoui a dénoncé ce qu’il considère comme une exploitation des structures de l’État par Saïed pour servir sa campagne électorale. Il a ainsi appelé ce dernier à se retirer de la course ou à déléguer ses fonctions pour garantir l’intégrité du processus électoral.
« Vous devez choisir entre cette destruction ou l’espoir et l’avenir. » C’est avec ces mots forts que Maghzaoui a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation politique actuelle en Tunisie. Le candidat a officiellement annoncé son désengagement du processus du 25 juillet, pointant du doigt un bilan qu’il juge catastrophique. Selon lui, le système politique instauré depuis cette date n’a fait que remplacer une situation déjà défaillante par une autre, encore plus précarisée.
Rejet de la nouvelle Constitution
Maghzaoui a également rejeté en bloc la nouvelle constitution, qu’il accuse de concentrer tous les pouvoirs entre les mains du président. « Je n’accepte pas une constitution qui donne tous les pouvoirs au président de la République », a-t-il déclaré, soulignant que ce texte ne garantit pas l’indépendance des pouvoirs, un principe fondamental dans toute démocratie.
Sur le plan judiciaire, le candidat n’a pas mâché ses mots, affirmant que la justice en Tunisie est aujourd’hui « soumise et instrumentalisée » par le pouvoir en place. Il a dressé un bilan sévère de la présidence de Kaïs Saïed, qualifiant celui-ci de « nul », et a dénoncé ce qu’il perçoit comme des tentatives de manipuler le débat public.
Débats présidentiels
Maghzaoui a également critiqué l’idée de remplacer les débats présidentiels traditionnels par des interviews télévisées individuelles pour chaque candidat, diffusées sur les médias publics. Il a exprimé son opposition ferme à cette mesure, la considérant comme une manière de contourner un débat démocratique direct. Il a également mis en garde contre les fausses informations véhiculées, affirmant que les Tunisiens sont mécontents de la situation actuelle et que l’idée selon laquelle 70 % de la population soutiendrait Kaïs Saïed est une « tromperie ».
« Il faut mettre fin à cette destruction », a conclu Maghzaoui, lançant un appel urgent pour sauver le pays de ce qu’il considère comme une dérive dangereuse.
Cet événement marque une intensification du débat politique à l’approche de l’élection présidentielle en Tunisie, alors que les candidats affûtent leurs arguments et multiplient les attaques dans une course qui s’annonce féroce. Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir du pays, avec des enjeux considérables pour la démocratie tunisienne.