Le Royaume-Uni se prépare à un budget difficile à la fin octobre, selon les déclarations du Premier ministre Keir Starmer. Dans un discours prononcé mardi à Downing Street, Starmer a prévenu que son gouvernement travailliste, élu en juillet après 14 ans de pouvoir conservateur, devra imposer des mesures drastiques pour réparer les dommages économiques laissés par ses prédécesseurs.
« Je vais être honnête avec vous : le budget qui arrive en octobre sera douloureux », a affirmé Starmer, indiquant que son administration est confrontée à un « trou noir économique » qui nécessite des choix difficiles. Ce trou budgétaire, évalué à 22 milliards de livres (environ 26 milliards d’euros), a été découvert après la prise de fonctions de la ministre des Finances, Rachel Reeves, qui a accusé le gouvernement précédent d’avoir dissimulé l’ampleur du déficit.
Des choix douloureux mais nécessaires
Starmer n’a pas mâché ses mots en s’adressant aux Britanniques. « Ceux qui ont les épaules les plus solides devront porter le plus lourd fardeau », a-t-il averti, laissant entendre que des réductions des dépenses publiques et des hausses d’impôts pourraient être inévitables. Le chef du gouvernement a souligné que ces mesures sont indispensables pour restaurer la santé économique du pays, malgré leur impopularité.
Le Labour, qui a fait campagne sur la promesse d’une gestion rigoureuse des finances publiques, doit maintenant aller plus loin que prévu pour combler le déficit caché par l’administration conservatrice précédente. Selon Starmer, la situation économique est pire que ce qui avait été anticipé, une situation qui, selon lui, n’avait même pas été pleinement appréhendée par l’Office for Budget Responsibility (OBR).
Des tensions sociales exacerbées
Outre les défis économiques, le gouvernement doit également faire face à un climat social extrêmement tendu. Les émeutes qui ont éclaté en août dans plusieurs villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord ont souligné les fractures sociales qui se sont creusées au cours de la dernière décennie. Ces violences, déclenchées par une attaque meurtrière à Southport, ont été exacerbées par des rumeurs infondées et attisées par des groupuscules d’extrême droite.
Ces incidents ont mis en lumière une montée inquiétante de la xénophobie et de l’islamophobie, ciblant notamment des mosquées et des hôtels accueillant des demandeurs d’asile. Starmer a fermement condamné ces actes, les qualifiant de symptômes d’une société fragilisée par des années de division sous les conservateurs. « Nous devons agir pour réparer ces fissures. Les choses vont empirer avant de s’améliorer », a-t-il prévenu.
Un budget sous haute tension
Le budget du 30 octobre sera un test décisif pour Keir Starmer et son équipe, alors qu’ils tentent de redresser le pays sur les plans économique et social. Les attentes sont élevées, mais les sacrifices annoncés risquent de provoquer des mécontentements. Pourtant, Starmer reste ferme : ces mesures sont nécessaires pour mettre fin à 14 années de ce qu’il appelle « la pourriture » laissée par les conservateurs.