En août 2024, l’inflation en France a ralenti pour atteindre 1,9 % sur un an, marquant une nouvelle étape dans la décélération des prix à la consommation amorcée au début de l’été. Après un taux de 2,3 % en juillet, cette baisse témoigne d’une évolution favorable, même si certaines tensions persistent.
L’énergie, moteur de la baisse
Selon les premières estimations de l’Insee, la baisse de l’inflation en août est principalement attribuable au secteur de l’énergie. Les prix de l’électricité, qui avaient connu une flambée en août 2023, ont montré une nette décélération, avec une hausse limitée à 0,5 % sur un an. Cet apaisement s’explique en partie par un effet de base : la comparaison avec les prix élevés de l’année précédente. Néanmoins, les prix restent élevés, et cette accalmie ne doit pas masquer les défis sous-jacents du secteur.
Les services sous pression
Si l’énergie a vu son rythme d’inflation ralentir, ce n’est pas le cas de tous les secteurs. Les services, qui représentent une part significative de l’indice des prix, ont enregistré une hausse de 3,1 % en août, contre 2,6 % en juillet. La saison touristique estivale et les Jeux Olympiques de Paris ont contribué à cette augmentation, notamment dans les secteurs de l’hébergement et du transport. Ces hausses sont également alimentées par des coûts salariaux et des matières premières en progression.
Alimentation : une stabilité en trompe-l’œil
Du côté des prix alimentaires, la situation semble stable avec une hausse annuelle de 0,5 %, similaire à celle de juillet. Cependant, derrière cette apparente stabilité se cachent des disparités. Les produits frais, par exemple, ont vu leurs prix augmenter de 2,7 % en raison des conditions météorologiques défavorables qui ont perturbé les récoltes. Ce segment reste ainsi sous tension, contrastant avec la relative stabilité des autres produits alimentaires.
Produits manufacturés et tabac : des hausses notables
Les produits manufacturés ont également connu des fluctuations. Après une période de stabilité en juillet, les prix ont légèrement augmenté en août, notamment en raison de la fin des soldes d’été. Quant au tabac, il poursuit sa progression avec une hausse de 8,7 % sur un an, confirmant une tendance haussière persistante depuis le début de l’année.
Un indice des prix à la consommation sous l’objectif de la BCE
Avec un taux de 1,9 %, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) est passée sous l’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale européenne (BCE). Toutefois, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet de comparer l’inflation entre les pays européens, a augmenté de 2,2 % sur un an en août, contre 2,7 % en juillet.
L’Insee souligne que l’IPCH diffère de l’IPC notamment en ce qui concerne le traitement des dépenses de santé, l’IPCH prenant en compte les prix nets des remboursements de la sécurité sociale, tandis que l’IPC se base sur les prix bruts. Une révision à la hausse de l’IPC lors de la seconde estimation, attendue pour le 13 septembre, n’est d’ailleurs pas exclue, comme cela avait été le cas en mai et en juin.
Un apaisement relatif
Si le ralentissement de l’inflation en août est une bonne nouvelle, il ne saurait occulter les défis qui subsistent dans certains secteurs de l’économie française. Les services et les produits frais, notamment, continuent de subir des pressions inflationnistes. Avec un IPC en dessous de l’objectif de la BCE, l’évolution des prix reste un sujet de préoccupation pour les mois à venir.