Dans un entretien accordé au Figaro vendredi 30 août, l’ancien président Nicolas Sarkozy a exhorté les Républicains (LR) à « œuvrer pour faire nommer un Premier ministre de droite », même si le Nouveau Front populaire a remporté les dernières élections législatives. Pour Sarkozy, la droite ne doit pas se contenter de rester en marge du pouvoir, mais doit s’engager pleinement dans l’action gouvernementale pour peser sur l’avenir du pays.
Un appel à la responsabilité pour les Républicains
Nicolas Sarkozy a mis tout son poids politique pour convaincre les dirigeants des Républicains de changer de stratégie. Alors que ces derniers refusent toute coalition ou participation au futur gouvernement, l’ancien chef de l’État propose un « pacte législatif » fondé sur des mesures de droite, principalement axées sur l’immigration et le travail. « Je ne comprends pas la position qui consiste à proposer au président de la République un programme minimum tout en affirmant vouloir rester en dehors de l’équipe gouvernementale qui serait en charge de l’appliquer ! », s’est agacé Sarkozy, lors de cet entretien. « On ne change les choses que de l’intérieur », a-t-il ajouté, en appelant sa famille politique à prendre ses responsabilités.
Divergence de stratégie avec Laurent Wauquiez
Cette prise de position intervient alors que Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale, a récemment adopté une attitude plus distante vis-à-vis d’Emmanuel Macron. À l’issue d’une rencontre avec le président à l’Élysée, Wauquiez a haussé le ton, déclarant que « la gravité de la situation d’aujourd’hui impose de changer de stratégie et d’assumer la responsabilité de gouverner ». Cette divergence d’approche avec Wauquiez illustre les tensions internes au sein de la droite, alors que la perspective de la présidentielle de 2027 commence à se dessiner.
L’option Bernard Cazeneuve rejetée par Sarkozy
L’intervention de Nicolas Sarkozy survient dans un contexte où le nom de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre sous François Hollande, est évoqué pour occuper de nouveau ce poste. Pour Sarkozy, cette option est loin d’être idéale : « Ce n’est pas la solution qui m’apparaît la plus en adéquation avec le centre de gravité de la politique française, qui est à droite », a-t-il affirmé. Selon lui, nommer une personnalité de gauche à Matignon serait un faux pas stratégique pour la France, dont les électeurs auraient exprimé un besoin de renouveau vers la droite.
Xavier Bertrand en première ligne ?
Sarkozy a également été interrogé sur les noms de possibles candidats de droite pour le poste de Premier ministre. Parmi eux, il cite Xavier Bertrand comme un « bon choix » pour assumer la lourde tâche de redresser le pays et d’éviter une nouvelle crise. « Si Xavier Bertrand souhaite prendre sa part au redressement de la France, c’est un bon choix », a-t-il estimé. « Je ne porterai jamais de jugements négatifs sur les gens qui veulent s’engager », a ajouté Sarkozy, tout en précisant qu’il y a « d’autres noms » possibles pour ce rôle crucial.
À travers cet entretien, Nicolas Sarkozy a cherché à redéfinir le rôle des Républicains dans le paysage politique français. Convaincu que la droite doit participer activement au gouvernement pour influencer les décisions majeures, il plaide pour une stratégie de participation plutôt que de retrait.