Après plusieurs reports, l’Union européenne se prépare à lancer en 2025 un nouveau système de contrôle des frontières pour les voyageurs étrangers, l’ETIAS (European Travel Information and Authorization System). Conçu par la Commission européenne, ce dispositif vise à renforcer la sécurité aux frontières tout en facilitant les démarches administratives pour les ressortissants de pays non membres de l’UE, exemptés de visa.
Un contrôle renforcé pour les voyageurs non-européens
L’ETIAS, un système automatisé, s’inscrit dans une série d’initiatives prises par l’Union européenne pour améliorer la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen. L’objectif est clair : mieux contrôler les flux de voyageurs, renforcer la sécurité et lutter contre le terrorisme, tout en respectant la législation européenne en matière de protection des données.
« Les systèmes EES et ETIAS sont des outils automatisés destinés à l’enregistrement des données des ressortissants de pays tiers entrant dans l’espace Schengen », explique le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. L’EES (Entry Exit System), qui sera également déployé, remplacera les tampons manuels dans les passeports par un enregistrement numérique des entrées, sorties et durées de séjour des voyageurs.
Un dispositif reporté à plusieurs reprises
Initialement prévu pour 2022, puis repoussé à 2024, le lancement de l’ETIAS a finalement été fixé à 2025. Ce nouveau délai permettra aux différents acteurs du secteur touristique et aux voyageurs eux-mêmes de s’adapter à cette nouvelle réglementation.
À partir de 2025, les voyageurs non européens devront obtenir en ligne une autorisation préalable pour entrer dans l’UE,en remplissant un formulaire électronique et en s’acquittant d’une taxe de 7 euros. Ce sésame, valable pour trois ans, leur permettra de séjourner jusqu’à 90 jours dans les pays de l’espace Schengen. Cependant, certaines catégories de personnes, comme les mineurs de moins de 18 ans ou les seniors de plus de 70 ans, seront exemptées de cette taxe.
L’ETIAS, une version européenne de l’ESTA américain
Ce dispositif rappelle fortement l’ESTA (Electronic System for Travel Authorization) mis en place aux États-Unis. Comme son homologue américain, l’ETIAS vise à sécuriser l’entrée des voyageurs étrangers tout en simplifiant les procédures administratives. Il s’agit donc d’une autorisation de voyage électronique, et non d’un visa.
Toutefois, il convient de préciser que l’obtention de cette autorisation ne garantit pas l’entrée automatique dans l’UE. À leur arrivée, les voyageurs devront toujours passer un contrôle aux frontières, où des documents supplémentaires pourraient être demandés pour vérifier le respect des conditions d’entrée.
Une réponse aux enjeux sécuritaires actuels
L’ETIAS s’inscrit dans une démarche globale visant à renforcer les contrôles aux frontières dans un contexte marqué par des préoccupations croissantes en matière de sécurité. Ce système vise à mieux gérer les migrations légales tout en luttant contre les menaces transfrontalières, telles que la criminalité et le terrorisme.
Derrière ce nouveau dispositif, l’objectif de la Commission européenne est aussi de faciliter le partage d’informations entre les États membres de l’espace Schengen et les agences européennes spécialisées, améliorant ainsi l’efficacité des contrôles et la détection des risques potentiels.
Comment cela affectera-t-il les voyageurs ?
En pratique, pour les ressortissants de pays tiers exemptés de visa, la mise en place de l’ETIAS ajoutera une étape supplémentaire avant de voyager en Europe. Le processus d’obtention de cette autorisation sera toutefois simple et entièrement numérique. Le formulaire sera disponible en ligne, et les réponses seront généralement communiquées dans un délai rapide, à condition que le voyageur remplisse toutes les conditions requises.
Si l’ETIAS n’est pas un visa, il reflète néanmoins la volonté de l’Europe de renforcer ses contrôles, dans un contexte où les migrations et les questions sécuritaires sont au cœur des débats politiques. Il deviendra essentiel pour les voyageurs concernés de bien s’informer en amont afin d’éviter tout blocage à la frontière.