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Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron

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Après 51 jours d’incertitude et de tractations, l’Élysée a enfin tranché. Ce jeudi 5 septembre, Emmanuel Macron a désigné Michel Barnier, 73 ans, comme nouveau Premier ministre. Ce vieux routier de la politique française, ancien ministre et négociateur du Brexit pour l’Union européenne, a été appelé à Matignon pour former un gouvernement, deux mois après un second tour des législatives marqué par une victoire de la gauche. Ce choix, qui met fin à une crise institutionnelle sans précédent, apparaît comme un geste de stabilité dans une situation politique tendue.

Un choix qui rassure la droite républicaine

Ministre pour la première fois en 1993 sous François Mitterrand, Michel Barnier a ensuite servi sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy dans divers gouvernements. Figure emblématique de la droite républicaine, il a tenté de briguer l’investiture de son parti pour la présidentielle de 2022, obtenant 23,93 % des voix à la primaire, derrière Éric Ciotti et Valérie Pécresse. Fidèle à ses engagements politiques, Barnier n’a jamais dévié de son attachement aux valeurs de la droite modérée, ce qui fait de lui un choix rassurant pour les Républicains. Sa nomination à Matignon pourrait également apaiser une droite divisée, tout en préservant un certain équilibre politique.

Cette fidélité lui a valu des relations privilégiées avec Laurent Wauquiez, actuel président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale. Un atout de taille alors que Macron cherche à nouer des alliances au sein du Parlement, devenu fragmenté après les législatives.

Un vétéran de la politique de la droite française

La carrière de Michel Barnier est marquée par des responsabilités nationales et européennes. En plus de ses fonctions ministérielles en France, il a été commissaire européen à deux reprises, notamment en charge du marché intérieur et des services financiers. Mais c’est surtout son rôle de négociateur en chef du Brexit, de 2016 à 2021, qui l’a propulsé sur le devant de la scène internationale. La complexité de ce dossier, où il a su maintenir une ligne ferme mais diplomatique face aux Britanniques, a renforcé son image d’homme d’expérience capable de gérer des crises majeures.

À 73 ans, il semble n’avoir plus d’ambitions présidentielles, contrairement à d’autres personnalités dont les noms avaient circulé pour le poste de Premier ministre. C’est là un atout indéniable pour Emmanuel Macron, qui cherchait un chef de gouvernement capable de se concentrer sur l’action, sans arrière-pensées électorales.

Un processus long et délicat

La nomination de Michel Barnier intervient après des semaines de tergiversations et de consultations intensives menées par Emmanuel Macron. Les noms de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur, et Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), avaient circulé. Mais finalement, c’est le profil de Barnier qui a semblé le plus à même de répondre aux attentes du président et de stabiliser la situation politique.

Dans un communiqué, l’Élysée a souligné que Barnier et son futur gouvernement devront « réunir les conditions pour être les plus stables possibles et donner les chances de rassembler le plus largement ». Un message clair, alors que la France fait face à des divisions profondes, et que l’opposition de gauche est plus que jamais déterminée à jouer un rôle majeur dans l’avenir politique du pays.

Un gouvernement à former d’urgence

Michel Barnier doit composer une équipe gouvernementale dans les jours qui viennent, alors que les attentes sont nombreuses, tant du côté de l’opinion publique que des parlementaires. L’urgence est d’autant plus pressante que l’automne budgétaire approche à grands pas, et que les négociations autour des finances publiques s’annoncent âpres, surtout dans un contexte de tensions sociales croissantes.

Par ailleurs, le nouveau Premier ministre devra rapidement affronter une Assemblée nationale fragmentée, où la majorité présidentielle n’est plus assurée.

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