12.2 C
Paris
jeudi, octobre 3, 2024
AccueilActualitéMichel Barnier entre rupture et consensus pour former son gouvernement

Michel Barnier entre rupture et consensus pour former son gouvernement

Date:

Tout juste nommé Premier ministre, Michel Barnier entame un mandat crucial, marqué par sa volonté de rupture, tout en cherchant à atteindre un consensus politique pour former un gouvernement de rassemblement.

Dès son entrée en fonction, Michel Barnier a clairement affiché ses intentions : composer un gouvernement capable de s’émanciper de l’influence d’Emmanuel Macron tout en rassemblant les forces politiques du pays. À Matignon, l’ancien commissaire européen fait face à un défi de taille, celui de marquer une rupture, tant sur le fond que sur la forme.

Un gouvernement sous le signe de la rupture

Quelques heures après sa nomination, Michel Barnier a reçu plusieurs figures de la droite française à Matignon, notamment le président du Sénat Gérard Larcher, ainsi que Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, chefs de file des députés et sénateurs Les Républicains (LR).

Au cœur de ces premières discussions, une question centrale : la composition du futur gouvernement et la capacité de Barnier à exercer une véritable liberté de manœuvre. « J’ai une liberté de manœuvre que je veux utiliser », a-t-il confié aux responsables de la droite, balayant toute idée d’une influence excessive d’Emmanuel Macron.

Barnier s’est montré ferme sur ce point : « Ça ne se passera pas comme ça », a-t-il déclaré, en référence à une possible ingérence du président dans le choix de ses ministres. Ces propos tranchés marquent la volonté du nouveau locataire de Matignon de s’affirmer comme un acteur politique indépendant, capable de tracer son propre chemin.

Les Républicains attendent du concret

Pour Laurent Wauquiez, l’un des ténors des Républicains, la clé des futures négociations réside dans le programme gouvernemental. « Ce qui compte, c’est le programme et ce qu’on peut arriver à faire pour le pays », a-t-il affirmé à l’issue de son entretien avec Barnier. L’enjeu principal pour la droite reste la défense du pouvoir d’achat, mais à travers le prisme du travail plutôt que celui de l’assistanat.

« Pour l’instant, rien n’est décidé », a précisé Wauquiez, laissant entendre que la composition du gouvernement dépendra avant tout des orientations politiques que prendra Michel Barnier. Cette attente reflète un positionnement pragmatique de la droite, qui cherche à peser sur les réformes à venir, notamment sur les questions économiques et sociales.

Une position nuancée du côté des macronistes

Du côté des partisans d’Emmanuel Macron, la posture est plus mesurée. Gabriel Attal, fraîchement remplacé par Barnier à Matignon, a fait savoir que les députés de la majorité présidentielle n’adopteront ni une attitude d’obstruction, ni un soutien aveugle. « Il n’y aura de notre part ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel », a-t-il déclaré dans un message adressé aux députés de son groupe, Ensemble pour la République.

Attal a également laissé entendre que les discussions pour une éventuelle participation au gouvernement restent ouvertes. « Nous sommes disponibles pour poursuivre les discussions », a-t-il ajouté, tout en soulignant que l’objectif principal reste de « servir notre pays » en restant fidèle aux valeurs du macronisme.

Un marathon de consultations politiques

Michel Barnier a entamé un véritable marathon de consultations pour former son équipe gouvernementale. Après avoir rencontré les dirigeants de la droite, il a échangé avec Gabriel Attal à Matignon, puis avec Emmanuel Macron à l’Élysée. Mais le travail est loin d’être terminé.

Le nouveau Premier ministre continuera ses consultations tout le week-end, avec notamment une rencontre prévue samedi avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Il recevra également deux anciens Premiers ministres, Élisabeth Borne et Édouard Philippe, dans le cadre de discussions qui s’annoncent décisives pour la constitution de son équipe.

Barnier à la croisée des chemins

Michel Barnier semble déterminé à imprimer sa marque dès ses premiers jours à Matignon. En promettant des « changements et des ruptures », il s’engage dans une voie qui pourrait redéfinir les équilibres politiques en France. Entre la pression des Républicains, qui attendent un programme clair et des réformes ambitieuses, et les macronistes, qui ne veulent pas se cantonner à un rôle de spectateurs, le nouveau Premier ministre doit composer avec des forces hétérogènes.

Les prochains jours seront cruciaux pour Barnier, qui devra prouver sa capacité à rassembler sans renier sa volonté d’autonomie. Son défi : former un gouvernement qui reflète à la fois ses propres convictions et les attentes des différentes forces politiques, tout en évitant de devenir l’otage d’une cohabitation implicite avec Emmanuel Macron.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici