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Groupe Casino : un plan social avec 3 000 postes supprimés

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Le groupe Casino va supprimer plus de 3 000 postes dans le cadre du plan social annoncé en avril dernier. Cette décision, confirmée par plusieurs sources syndicales à l’issue d’une réunion du Comité social et économique central (CSEC) à Saint-Étienne, suscite de vives inquiétudes chez les employés et leurs représentants.

Une réduction d’effectifs massive

Le plan de restructuration concerne plusieurs entités du groupe de distribution. Distribution Casino France (DCF), qui gère les magasins et le siège social, prévoit la suppression de 2 029 postes. Easydis, la filiale logistique, annonce de son côté la fermeture de quatre entrepôts et la vente de deux sites, ce qui entraînera la suppression de 740 emplois.

Les suppressions d’emplois affecteront également d’autres branches du groupe, notamment Monoprix et Franprix. Selon les syndicats, plus de 3 000 salariés sont concernés par ce plan social. Cependant, la direction du groupe n’a ni confirmé ni démenti ces chiffres, préférant souligner que « tous les postes supprimés ne se traduiront pas par des licenciements secs ».

Des départs volontaires pour limiter les licenciements

Dans une tentative de limiter l’impact social du plan, plus de 100 départs volontaires anticipés ont déjà été formulés. La direction assure que le processus de départs volontaires se poursuit, et que plus de 1 000 postes pourraient être ouverts à l’échelle du groupe pour offrir des solutions de reclassement.

Cette stratégie vise à atténuer les conséquences des suppressions de postes, en réduisant le nombre de licenciements secs, c’est-à-dire des licenciements sans proposition de réaffectation ou de départ volontaire.

Des syndicats unanimes contre la procédure

Malgré ces mesures, les syndicats expriment leur désaccord avec la manière dont le plan social est mené. Les représentants syndicaux ont émis un avis défavorable à l’unanimité, critiquant notamment la faiblesse des compensations offertes aux salariés concernés.

Selon Hervé Preynat, délégué syndical central CFDT d’Easydis, les indemnités supra légales proposées par la direction sont plafonnées à six mois de salaire pour les employés licenciés ayant plus de 20 ans d’ancienneté. Le congé de reclassement, fixé à 70 % du salaire brut, est également jugé insuffisant pour soutenir les salariés dans cette période de transition.

Des inquiétudes sur l’avenir du groupe

Outre la critique de la gestion du plan social, certains représentants syndicaux pointent du doigt le manque d’informations fournies par la direction pendant la procédure. Ils s’inquiètent également de l’avenir du groupe Casino, en particulier depuis l’arrivée du consortium de repreneurs dirigé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Ce consortium entend recentrer les activités du groupe sur le commerce alimentaire de proximité, un virage stratégique qui pourrait avoir un impact significatif sur les structures et les effectifs de l’entreprise. Les syndicats craignent que ce repositionnement ne se traduise par de nouvelles suppressions de postes dans les mois à venir.

Un contexte de cessions multiples

Le plan social s’inscrit dans un contexte plus large de restructuration au sein du groupe Casino, marqué par des cessions importantes d’actifs. En juillet 2023, Casino a annoncé la vente de 66 magasins grand format au groupement Les Mousquetaires et à Auchan Retail France. Cette opération fait suite à la cession, au printemps dernier, de plus de 200 hypermarchés et supermarchés à ses concurrents.

Ces cessions successives ont permis au groupe d’alléger son portefeuille d’actifs dans un contexte de réduction de la dette, mais elles ont aussi contribué à une diminution drastique des effectifs. En 2022, Casino employait encore environ 200 000 personnes dans le monde, dont 50 000 en France. Depuis, les effectifs sont tombés sous la barre des 30 000 salariés dans l’Hexagone.

Avec ce plan social et ces cessions d’actifs, l’avenir de Casino reste incertain. La stratégie du groupe, désormais sous la houlette de Daniel Kretinsky, semble s’orienter vers un modèle de proximité centré sur les petits commerces alimentaires, une transformation qui pourrait encore bouleverser l’organisation du groupe.

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