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Normes CO2 : menace de 15 milliards d’amendes pour l’industrie automobile européenne

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L’industrie automobile européenne se trouve à un carrefour décisif. À partir du 1er janvier 2025, les constructeurs devront se conformer aux nouvelles normes de l’Union européenne en matière d’émissions de CO2, sous peine de se voir infliger des amendes pouvant atteindre 15 milliards d’euros. Lors d’une récente interview sur France Inter, Luca de Meo, PDG du groupe Renault et président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), a tiré la sonnette d’alarme, soulignant l’urgence d’une flexibilité accrue pour éviter ces sanctions sévères.

Des normes CAFE plus strictes à l’horizon

La réglementation CAFE (Corporate Average Fuel Economy), qui entrera en vigueur en 2025, impose une réduction significative des émissions moyennes de CO2 des véhicules, passant de 95 g/km à 81 g/km. En 2030, l’objectif sera encore abaissé à 50 g/km, un seuil que Luca de Meo juge difficile à atteindre sans une augmentation substantielle des ventes de véhicules électriques.

 « Selon nos prévisions, si les ventes de véhicules électriques restent au niveau actuel, l’industrie européenne pourrait être contrainte de payer une amende de 15 milliards d’euros ou de réduire sa production de plus de 2,5 millions d’unités. », ajoute De Meo. Il souligne l’importance d’une plus grande flexibilité : « Il est essentiel que nous bénéficions d’une certaine souplesse. Imposer des échéances et des amendes sans offrir de marge de manœuvre est extrêmement risqué. »

Un marché des véhicules électriques en baisse

La situation est d’autant plus alarmante que le marché des véhicules électriques en Europe montre des signes de faiblesse. En août dernier, les voitures électriques représentaient seulement 12,5 % des ventes, enregistrant une baisse de 10,8 % par rapport à l’année précédente. De Meo attribue ce recul à plusieurs facteurs : « Les prix des véhicules électriques sont encore élevés, l’installation des bornes de recharge est trop lente, et il y a une incertitude sur les subventions gouvernementales. »

L’Allemagne, par exemple, a supprimé ses aides à l’achat de véhicules électriques en décembre 2023, ce qui a entraîné une chute drastique des ventes. De Meo demande une « stabilité » et une « visibilité » accrues en matière de subventions, alors que des réductions de ces aides sont également envisagées dans le budget français pour 2025.

La concurrence chinoise et les plans d’austérité

L’industrie automobile européenne fait également face à une concurrence croissante des constructeurs chinois, qui proposent des véhicules électriques à des prix plus compétitifs. En réponse à cette pression, Volkswagen a annoncé un plan d’économies sans précédent, qui pourrait inclure des fermetures d’usines en Allemagne. « Il y a quelques années, on a dû faire un régime très dur en réduisant la capacité de production de plus d’un million de véhicules », a précisé Luca de Meo. Cependant, il ajoute que « le contexte est très très compliqué. »

Vers une révision des politiques de soutien

Pour faire face à ces défis, Luca de Meo appelle à une révision des politiques de soutien pour le marché des véhicules électriques. « Si les voitures électriques ne se vendent pas, ces projets-là ont des difficultés », a-t-il averti. La stabilité des subventions est cruciale pour soutenir la croissance du marché et les projets industriels européens, notamment dans la fabrication de batteries.

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