En visite en Savoie le jeudi 12 septembre, Michel Barnier a affirmé son intention de former son gouvernement dès la semaine prochaine, avec la promesse d’une équipe « équilibrée, représentative et plurielle » comprenant des « ministres sérieux ». Alors que les négociations se poursuivent pour finaliser cette nouvelle équipe ministérielle, le Premier ministre s’est rendu à Annecy pour la rentrée parlementaire des Républicains (LR), qui espèrent occuper des postes clés dans le futur gouvernement.
Un gouvernement en préparation
« Je compte constituer le gouvernement la semaine prochaine, et il sera équilibré, représentatif, pluriel », a déclaré Michel Barnier lors de son déplacement en Savoie. Le Premier ministre, issu des Républicains, a intensifié ses consultations pour former une équipe capable de faire face aux défis qui attendent la France.
L’enjeu est de taille pour Barnier, qui doit composer un gouvernement de coalition incluant des personnalités de la droite, du centre et de la gauche républicaine. Sa visite à Annecy pour la rentrée parlementaire des LR marque une étape importante, alors que ses collègues de parti attendent des garanties sur leur place au sein de cette nouvelle équipe.
Les exigences des Républicains
Agnès Evren, sénatrice des Républicains et figure influente du parti, a fait entendre la voix de la droite en réclamant des postes ministériels stratégiques. « Il est essentiel que nous ayons des ministres à des postes clés, notamment aux Finances », a-t-elle déclaré sur franceinfo. Selon elle, la maîtrise des comptes publics est un « marqueur de la droite » et un impératif dans un contexte économique qu’elle juge « catastrophique ».
Evren a également insisté sur la nécessité pour les Républicains de s’impliquer dans les ministères régaliens, bien qu’elle n’ait pas donné de noms précis. « Nous avons besoin de ministres capables de gérer les questions régaliennes. Il s’agit avant tout de répondre à l’urgence de la situation et de sauver la France », a-t-elle souligné.
Les Républicains souhaitent notamment des portefeuilles ministériels liés à l’Intérieur, à la Justice, au Travail, et à l’Aménagement du territoire. Selon plusieurs élus, Laurent Wauquiez lui-même viserait le poste de ministre de l’Intérieur, alors que d’autres regardent avec intérêt des ministères comme celui de l’Éducation nationale ou encore Bercy.
Les lignes rouges à respecter
Agnès Evren a rappelé les « lignes rouges » des Républicains, qui conditionnent leur participation au gouvernement Barnier. Parmi ces priorités, elle a cité : « Pas d’augmentation des impôts, pas de baisse des pensions de retraite, la maîtrise des flux migratoires, la maîtrise des comptes publics, et la revalorisation du travail ». Des principes qui reflètent les engagements traditionnels du parti et qui seront au cœur des négociations avec le Premier ministre.
Concernant la collaboration avec Michel Barnier, Evren a assuré qu’un accueil « chaleureux » lui serait réservé à Annecy, tout en restant « lucide » sur la fragilité de la situation gouvernementale. « Nous avons accepté de prendre nos responsabilités, mais nous savons que ce gouvernement pourrait n’avoir qu’un bail précaire », a-t-elle reconnu.
Changement de position des LR
Le chemin vers la constitution du gouvernement Barnier n’a pas été simple pour les Républicains. Initialement, Laurent Wauquiez, chef du parti à l’Assemblée nationale, s’était fermement opposé à la participation des LR à ce gouvernement. Mais le parti a fini par changer de position lors de ses journées parlementaires à Aix-les-Bains.
Les députés LR ont finalement accepté de participer au gouvernement à condition d’obtenir des garanties sur son orientation politique. « Nous avons décidé de participer à ce gouvernement car il est le seul moyen d’éviter le blocage. Ni le NFP, ni le RN n’étaient en capacité de gouverner », a expliqué Agnès Evren, tout en rappelant que les Républicains sont un « parti de gouvernement ».
Pour autant, Evren se montre prudente quant à la stabilité du futur gouvernement. « Nous devons être lucides, ce gouvernement pourrait durer seulement un an en cas de dissolution », a-t-elle précisé, évoquant la possibilité d’une nouvelle crise politique.
Les discussions se poursuivent donc pour Michel Barnier, qui doit rapidement finaliser une équipe capable de répondre aux attentes des Français, tout en apaisant les tensions au sein de sa propre famille politique. Le Premier ministre parviendra-t-il à former un gouvernement à la hauteur des attentes ? Réponse dans les prochains jours.
