L’inflation en France a reculé à 1,8 % sur un an en août, marquant un passage sous la barre symbolique des 2 % pour la première fois depuis août 2021, selon les chiffres publiés par l’Insee ce vendredi 13 septembre. Cette baisse survient après une inflation de 2,3 % en juillet. Le principal facteur de cette modération est la nette décélération des prix de l’énergie, souligne l’institut.
L’inflation sous le seuil des 2 % est un objectif central de la Banque centrale européenne (BCE), qui cherche à maintenir une croissance des prix stable pour éviter à la fois l’hyperinflation et la déflation. Cet indicateur est donc scruté de près par les économistes.
Une baisse des prix de l’énergie en première ligne
Le ralentissement des prix de l’énergie a joué un rôle clé dans la réduction de l’inflation globale. Les prix de l’énergie n’ont progressé que de 0,4 % sur un an, contre 8,5 % un an plus tôt. Le coût des produits pétroliers, en particulier, a chuté de 8 %, un signal fort après les hausses vertigineuses des derniers mois. Les prix de l’électricité et du gaz, bien qu’en hausse, ont ralenti leur progression. L’électricité a augmenté de 10,5 % sur un an, soit près de deux fois moins qu’en 2023, tandis que le prix du gaz a progressé de 9,4 %.
Inflation sous-jacente : une tendance à surveiller
Cependant, si l’inflation globale montre des signes d’apaisement, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits les plus volatils comme l’énergie et l’alimentation, continue d’augmenter. Elle s’est établie à 1,7 % en août, contre 1,5 % en juillet. Cette hausse, bien que modérée, reflète des tensions dans certains secteurs de l’économie, notamment celui des services.
Les prix des services en forte hausse
En effet, les services, qui représentent la plus grande part de l’indice des prix à la consommation, ont vu leurs coûts augmenter de 3 % en août, contre 2,6 % en juillet. Cette accélération est principalement due à une flambée des prix dans le secteur des transports, où les tarifs ont bondi de 4,5 % après avoir reculé de 0,9 % en juillet.
Une progression mensuelle de l’inflation à surveiller
Malgré le ralentissement sur un an, l’inflation reste dynamique à court terme. Sur un mois, elle a progressé de 0,5 % en août, après une hausse de 0,2 % en juillet. Cette accélération mensuelle est principalement due à la hausse des services, mais aussi à une certaine pression sur les prix de l’alimentation et des produits manufacturés.
La réponse de la BCE
Face à cette modération de l’inflation, la Banque centrale européenne a décidé de réduire ses taux d’intérêt ce jeudi. Une décision attendue, alors que l’inflation en zone euro commence également à ralentir, bien qu’elle reste légèrement plus élevée qu’en France. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet une comparaison européenne, a augmenté de 2,2 % sur un an en août, contre 2,7 % en juillet.
Quelles perspectives pour les prochains mois ?
Si cette baisse de l’inflation est une nouvelle positive pour les consommateurs et les autorités monétaires, l’économie reste sous surveillance. La volatilité des prix de l’énergie et les incertitudes internationales, notamment liées aux tensions géopolitiques et aux fluctuations des marchés, pourraient peser sur la tendance observée.
D’autant que l’inflation sous-jacente et l’augmentation des prix des services montrent que des tensions persistent dans certains secteurs. Le retour durable de l’inflation sous les 2 % pourrait donc encore nécessiter plusieurs mois d’ajustements économiques.