Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a confirmé ce vendredi 13 septembre qu’un premier échange a eu lieu avec le Premier ministre Michel Barnier. Une rencontre protocolaire qui n’ouvre pas la porte à une entrée des écologistes au gouvernement, mais qui marque le début d’un dialogue. La cheffe de file écologiste entend néanmoins faire des propositions fortes sur l’urgence écologique et sociale.
« Monsieur Barnier m’a appelé mardi soir »
C’est lors de son passage sur franceinfo que Marine Tondelier a révélé l’existence de cet échange avec Michel Barnier. « Monsieur Barnier m’a appelé mardi soir », a-t-elle déclaré. Cependant, elle a rapidement précisé que cet échange téléphonique fut purement formel et bref. « Ni l’un ni l’autre n’avons évoqué la participation des écologistes au gouvernement, tant il est évident pour l’un comme pour l’autre que ça n’a pas de sens », a-t-elle ajouté. Ce constat souligne la ligne claire adoptée par les écologistes, qui n’envisagent pas une participation à un gouvernement dont les orientations ne rejoignent pas leurs priorités écologiques et sociales.
Une rencontre avant le discours de politique générale
Malgré cette distance, un dialogue reste ouvert entre les écologistes et le nouveau Premier ministre. Marine Tondelier a annoncé qu’elle se rendra à Matignon, en compagnie de Cyrielle Chatelain, cheffe de file des écologistes à l’Assemblée nationale, et Guillaume Gontard, son homologue au Sénat. Cependant, la date de cette rencontre n’a pas encore été fixée. « Le rendez-vous aura lieu entre la formation de son gouvernement et son débat de politique générale », a précisé la responsable des écologistes. La formation du nouveau gouvernement devrait intervenir dans la semaine du 16 septembre.
Ne pas se cantonner à une opposition passive
Lors de cette future rencontre, Marine Tondelier entend bien porter des propositions concrètes. Elle se présentera à Matignon avec le programme du Nouveau Front populaire, une coalition de gauche à laquelle les écologistes sont associés. « Ce programme répond à beaucoup d’urgences, mais nous ne nous limitons pas à cela », a-t-elle souligné. En effet, les écologistes travaillent à une concertation plus large incluant des associations environnementales et des hauts fonctionnaires. « On veut pouvoir être le porte-voix de leurs revendications », a-t-elle insisté, mettant en avant une démarche participative et inclusive.
Face à l’état d’urgence écologique et social, Marine Tondelier n’envisage pas l’inaction. « Quand on est dans un état d’urgence sociale, écologique, démocratique, économique comme on l’est, on ne peut pas en tant que responsable politique dire ‘allez, bon courage’ », a-t-elle martelé. Cette déclaration souligne l’engagement des écologistes à ne pas se cantonner à une opposition passive, mais à proposer des solutions concrètes et immédiates.
Une critique acerbe du Président Macron
Au-delà du dialogue avec Michel Barnier, Marine Tondelier n’a pas hésité à critiquer la posture du chef de l’État, Emmanuel Macron. Elle l’a accusé d’avoir « adoubé » le Rassemblement national après les dernières élections législatives. Une déclaration qui reflète la profonde opposition des écologistes à la politique actuelle du gouvernement et leur volonté de se positionner comme une alternative forte face à une extrême droite en ascension.
Des positions divergentes au sein de la gauche
Les écologistes ne sont pas les seuls à engager des discussions avec le nouveau gouvernement. Fabien Roussel, secrétaire général du Parti Communiste Français (PCF), a annoncé qu’il sera reçu à Matignon le 17 septembre. Cependant, d’autres formations de gauche adoptent une attitude plus réservée. Les responsables du Parti Socialiste, Olivier Faure et Boris Vallaud, ont décliné toute rencontre avec Michel Barnier avant que celui-ci ne présente sa déclaration de politique générale.
Du côté de La France Insoumise, Manuel Bompard a fait savoir que sa formation n’avait pas reçu d’invitation et a laissé entendre qu’elle n’en accepterait de toute façon pas. « Notre volonté est effectivement de le renverser », a-t-il déclaré, illustrant la radicalité de la position des insoumis vis-à-vis du gouvernement.