Le directeur général des finances au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelhakim Djebrani, a annoncé ce mercredi une mesure majeure qui devrait transformer le quotidien des étudiants algériens : la bourse étudiante sera prochainement doublée. Cette déclaration intervient après une première revalorisation décidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, faisant passer la bourse de 1 300 à 2 000 dinars grâce à la mobilisation de 5 milliards de dinars.
Une réforme structurelle des œuvres universitaires
Lors de son passage à l’émission L’invité de la rédaction sur la chaîne 3 de la radio algérienne, Abdelhakim Djebrani a précisé que cette augmentation fait partie d’un ensemble de réformes initiées par le président Tebboune, visant à améliorer la situation socio-pédagogique des étudiants en Algérie.
Abdelhakim Djebrani a également mis l’accent sur l’importance de numériser les services universitaires, notamment la gestion des repas et des transports. Il a rappelé que l’État contribuait à hauteur de 130 dinars par jour, couvrant les repas et le transport des étudiants, mais que le coût de l’impression des tickets dépassait celui des services rendus.
« Cette situation nous pousse à numériser le ticket universitaire. Aujourd’hui, l’étudiant peut gérer ses prestations via un portefeuille électronique, ce qui permet de réduire les coûts », a déclaré le directeur général. Il a également révélé que des sondages menés auprès des étudiants montrent que ces derniers sont prêts à payer un peu plus cher pour bénéficier de prestations de meilleure qualité, notamment en ce qui concerne les repas. « La contribution des étudiants sera symbolique », a-t-il précisé, tout en soulignant que l’État continuera à subventionner les services universitaires à hauteur de 103 milliards de dinars par an.
Une bourse plus accessible et des critères d’éligibilité assouplis
Un autre point important abordé lors de cette interview concerne l’assouplissement des critères d’éligibilité pour bénéficier de la bourse. M. Djebrani a confirmé que la Direction générale des Impôts a supprimé deux documents obligatoires — l’extrait de rôle et le certificat de non-imposition — pour faciliter l’accès à la bourse à partir de l’année universitaire 2024-2025.
« Cela permettra aux étudiants dont les parents ont des démêlés avec le Fisc de bénéficier eux aussi de cette aide de l’État », a-t-il précisé. De plus, le ministère a relevé le niveau de revenus des parents à 10 fois le salaire national minimum garanti (SNMG), soit environ 200 000 dinars, pour garantir un accès plus large à la bourse.
L’objectif du ministère est clair : augmenter le nombre de bénéficiaires de la bourse pour l’année universitaire 2024-2025. « Nous prévoyons une augmentation significative du nombre de boursiers, passant de 1 600 000 à 1 800 000 étudiants bénéficiaires, avec l’arrivée de 400 000 nouveaux bacheliers », a déclaré M. Djebrani.
Des économies grâce à la numérisation
La numérisation des œuvres universitaires ne s’est pas limitée à simplifier l’accès aux services pour les étudiants, elle a également permis à l’État de réaliser des économies importantes. « Nous avons économisé 10 milliards de dinars sur l’alimentation et 2 milliards de dinars sur le transport grâce à la numérisation », a précisé Abdelhakim Djebrani. Ces économies ont permis de financer l’augmentation des bourses sans avoir recours à des fonds supplémentaires de l’État.