Volkswagen et IG Metall – le syndicat allemand de la métallurgie – se préparent à entamer des négociations décisives à la fin du mois, dans un contexte économique particulièrement tendu. Le constructeur automobile allemand a annoncé la résiliation de son accord de sécurité de l’emploi, une mesure qui pourrait avoir des répercussions importantes sur ses six usines en Allemagne.
Le 25 septembre 2024, les discussions entre Volkswagen et IG Metall commenceront en avance sur le calendrier initial, suite à la décision controversée du constructeur automobile de mettre fin à un accord en place depuis 1994. Ce changement est perçu par le comité d’entreprise comme une « attaque sans précédent », soulignant ainsi les tensions croissantes entre la direction de Volkswagen et ses employés.
Volkswagen résilie un accord historique
L’accord de sécurité de l’emploi, qui garantissait une protection contre les licenciements dans les six usines concernées, devait initialement courir jusqu’en 2029. Toutefois, Volkswagen a annoncé sa résiliation en raison de la baisse significative de l’activité et des ventes à l’échelle mondiale. Cette décision ouvre la voie à des licenciements potentiels à partir du 30 juin 2025, mais la direction n’a pas encore précisé les mesures d’économie exactes envisagées.
Contexte économique complexe
La décision de Volkswagen s’inscrit dans un contexte économique complexe. Le constructeur fait face à une baisse de la demande en Chine, son premier marché, ainsi qu’à un effondrement de l’intérêt pour les véhicules électriques en Allemagne. À cela s’ajoutent les défis posés par la concurrence accrue des constructeurs chinois et des erreurs stratégiques qui ont affecté sa rentabilité. « Nous devons permettre à Volkswagen AG de réduire les coûts en Allemagne à un niveau compétitif afin de pouvoir investir dans de nouvelles technologies et de nouveaux produits avec nos ressources », a déclaré le directeur des ressources humaines de Volkswagen, Gunnar Kilian
Impact sur les salaries
Le comité d’entreprise a exprimé des inquiétudes quant à la complexité des négociations à venir, en raison des nombreux licenciements déjà réalisés. Cité par l’AFP , Daniela Cavallo, présidente du comité d’entreprise du constructeur allemand, la crise actuelle de Volkswagen n’est pas liée aux coûts du personnel, mais résulte des erreurs stratégiques de la direction.
L’entreprise doit regagner son leadership technologique, et pour cela, « il est nécessaire de renforcer le développement technique au lieu de repousser sans cesse les produits et les projets », a-t-elle affirmé. Elle a également souligné l’importance d’investir davantage dans les secteurs des logiciels et des batteries, regrettant que « ces dernières années, la direction ait tardé à adopter de nouveaux produits et technologies. »
Pour sa part, Gunnar Kilian affirme que les négociations offriront une opportunité de collaborer avec les représentants des salariés pour trouver des solutions permettant de renforcer la compétitivité du groupe tout en protégeant les emplois.
Avec environ 300 000 employés en Allemagne, dont 120 000 pour la marque Volkswagen, la résiliation de l’accord représente un tournant décisif pour le personnel. Les négociations à venir seront cruciales pour déterminer l’avenir des usines allemandes et des emplois associés. Volkswagen devra naviguer habilement entre la nécessité de réduire ses coûts et celle de maintenir un climat social apaisé au sein du groupe.