Le Rassemblement national (RN) a lancé sa rentrée parlementaire ce week-end à l’Assemblée nationale, une occasion cruciale pour le parti après un été marqué par des revers électoraux. Malgré une victoire éclatante aux élections européennes du 9 juin et une progression significative lors des législatives anticipées de l’été (de 88 à 126 députés), le RN a échoué à obtenir la majorité absolue espérée après la dissolution de l’Assemblée nationale.
Jordan Bardella reconnaît des erreurs
Dès le lendemain du second tour des législatives, Jordan Bardella a admis que les résultats n’étaient pas à la hauteur des attentes. « Nous avons commis des erreurs, et j’en prends ma part de responsabilité », a déclaré le président du RN. Ce constat d’échec a conduit à la démission de Gilles Pennelle, directeur général du parti, le 9 juillet. Pennelle, architecte du « Plan Matignon » destiné à propulser Bardella au poste de Premier ministre dans une hypothétique cohabitation avec Emmanuel Macron, a quitté ses fonctions après des révélations compromettantes sur certains candidats RN.
Un nouveau directeur de cabinet et des changements locaux
Face à cet échec, le RN amorce une profonde réorganisation. Le parti annonce la nomination d’Ambroise de Rancourt comme nouveau directeur de cabinet de Marine Le Pen, à partir de novembre. Ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon et fonctionnaire au ministère des Armées, De Rancourt représente un changement stratégique pour l’entourage de Le Pen.
En parallèle, une quinzaine de délégués départementaux ont été remplacés lors d’une réunion du parti. Philippe Olivier, conseiller proche de Marine Le Pen, a précisé que cette décision visait à renforcer le maillage local. De plus, le RN mettra en place un nouvel échelon régional pour améliorer la coordination entre les fédérations départementales et le siège national.
Formation des cadres
Le RN se penche également sur la formation de ses cadres. Lancée en 2022, l’école de formation peine à répondre aux attentes. Louis Aliot, maire RN de Perpignan, a plaidé pour un retour à des formations plus rigoureuses, comparables à celles pratiquées dans le passé. « Il faut de véritables formations en physique, avec contrôle des connaissances », a-t-il affirmé.
Préparations pour les élections à venir
Jordan Bardella a promis d’autres annonces lors de cette rentrée parlementaire, visant à préparer le RN pour les futures élections législatives et municipales de 2026. Le parti se prépare aussi à l’éventualité d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, anticipant ainsi des législatives anticipées dès 2025.
Dédiabolisation et visibilité médiatique
Le RN cherche à éviter les erreurs du passé en veillant à une sélection plus rigoureuse des candidats et en mettant en avant de nouvelles personnalités. Philippe Olivier insiste sur la nécessité de continuer à faire monter des candidats issus du peuple, tout en évitant les polémiques qui ont entaché la réputation du parti.
Dans une stratégie de communication, le RN mettra également en avant des figures comme Flavien Termet, député des Ardennes et plus jeune parlementaire à 22 ans, ainsi que Maxime Amblard, élu de la Meuse, spécialisé dans les questions nucléaires.
En cette rentrée, le Rassemblement national s’attèle à une réorganisation pour corriger les erreurs passées et se préparer aux défis électoraux à venir. Avec une attention accrue à la formation des cadres, une meilleure sélection des candidats, et une volonté de renforcer sa présence médiatique, le parti espère maintenir sa dynamique politique malgré les obstacles rencontrés.
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