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Ursula von der Leyen : nouvelle Commission européenne entre parité partielle et défis climatiques et géopolitiques

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Après des semaines de tractations politiques et une attente prolongée, Ursula von der Leyen a enfin présenté, mardi, la composition de la nouvelle Commission européenne. Lors de la conférence des présidents du Parlement européen, la présidente de la Commission a dévoilé une équipe de 27 commissaires, marquée par des défis de parité, de transition écologique et de sécurité économique, mais non sans critiques.

Une parité encore inachevée

Malgré les efforts déployés pour atteindre une stricte égalité hommes-femmes, la nouvelle équipe reste majoritairement masculine. « Nous avons réussi à atteindre 40 % de femmes », a déclaré Ursula von der Leyen, lors de la conférence de presse. Sur les 27 commissaires désignés, seules 11 sont des femmes. Cette proportion est supérieure aux propositions initiales des États membres, qui ne comptaient que 22 % de femmes, un chiffre jugé « complètement inacceptable » par la présidente.

Cependant, von der Leyen a salué les avancées réalisées lors des dernières négociations. « Il y a encore beaucoup de travail à accomplir », a-t-elle admis, tout en soulignant que quatre des six vice-présidences de la Commission sont désormais occupées par des femmes, un signal fort en faveur de l’égalité des genres au sein des plus hautes instances européennes.

La liste des membres de la Commission européenne dévoilée par Ursula von der Leyen (compte X )

Une équipe sous le signe de la transition écologique

La nomination de Teresa Ribera, ministre espagnole de la Transition écologique, a été particulièrement remarquée. Spécialiste du climat, elle hérite d’un vaste portefeuille dédié à la Transition écologique et jouera un rôle clé dans les politiques climatiques de l’Union. « Teresa Ribera est une experte chevronnée et son expérience en tant que ministre espagnole sera un atout précieux pour la Commission », a souligné von der Leyen. Ribera sera chargée de piloter les efforts de l’Union européenne vers une économie plus verte, en phase avec les objectifs du Pacte vert européen.

La vice-présidence de Raffaele Fitto : une nomination controversée

La désignation de l’Italien Raffaele Fitto, ex-ministre des Affaires étrangères, à la vice-présidence a suscité un vif débat. Issu de la droite radicale, sa nomination a été perçue par certains comme une concession à l’extrême droite. Cependant, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a défendu ce choix avec force. « La nomination de Raffaele Fitto confirme le rôle central retrouvé par notre pays au sein de l’UE », a-t-elle écrit sur son compte X (anciennement Twitter). Meloni a également exprimé sa confiance en lui : « Bonne chance, Raffaele, nous sommes certains que tu rempliras très bien ton rôle dans l’intérêt de l’Europe et de l’Italie. »

 Stéphane Séjourné, un commissaire clé pour la France

La France est représentée dans cette nouvelle Commission par Stéphane Séjourné, nommé Commissaire à la stratégie industrielle. Celui qui a présidé le groupe Renew au Parlement européen de 2021 à 2024 aura pour mission de redresser l’industrie européenne, un des grands défis économiques à venir. « Je connais très bien Stéphane Séjourné, nous avons travaillé ensemble et je suis convaincue qu’il sera un excellent commissaire », a affirmé Ursula von der Leyen, mettant en avant ses compétences et sa capacité à guider le travail pour créer les conditions d’une industrie prospère en Europe.

Séjourné, qui hérite également du titre de vice-président exécutif, sera en charge de dossiers stratégiques tels que les PME, le marché unique, et l’innovation. Son rôle sera essentiel pour stimuler la compétitivité industrielle de l’Union européenne dans un contexte économique marqué par les tensions commerciales internationales.

Prospérité, sécurité et démocratie : les piliers du mandat

Ursula von der Leyen a enfin rappelé les trois grands piliers de son mandat pour les cinq années à venir : la prospérité, la sécurité et la démocratie. Elle a insisté sur l’importance de bâtir une économie européenne « compétitive, circulaire et décarbonée », en ligne avec les recommandations du récent rapport de Mario Draghi sur les défis économiques de l’Union.

« Nous devons assurer la prospérité pour tous, renforcer notre sécurité face aux menaces extérieures et préserver nos valeurs démocratiques », a conclu von der Leyen. Des défis immenses attendent donc cette nouvelle équipe, qui devra faire face aux attentes élevées des citoyens européens, tout en relevant les défis mondiaux.

Un vote d’approbation sous tension

Avant de pouvoir entrer en fonction, les commissaires devront passer par une série d’auditions devant le Parlement européen, suivies d’un vote d’approbation. Ce processus est souvent l’occasion pour les eurodéputés d’exercer leur influence sur la composition finale de la Commission. Parmi les candidats susceptibles de rencontrer une résistance figure le candidat hongrois, critiqué pour sa proximité avec le Premier ministre nationaliste Viktor Orban. Plusieurs députés européens souhaitent bloquer sa nomination, jugeant qu’il est « peu à l’écoute du Parlement » et « trop aligné sur les positions du gouvernement hongrois ».

Ursula von der Leyen devra composer avec des dissensions internes et des résistances parlementaires pour parvenir à faire approuver son équipe. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour le futur de l’Europe.

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