9.6 C
Paris
vendredi, octobre 4, 2024
AccueilActualitéInternationalÉgypte : une nouvelle réforme fiscale pour relancer l'économie et soutenir les...

Égypte : une nouvelle réforme fiscale pour relancer l’économie et soutenir les entreprises

Date:

Le gouvernement égyptien a annoncé une réforme fiscale ambitieuse visant à augmenter les recettes de l’État tout en facilitant les opérations des entreprises. Ce programme, présenté sous le thème « Nouvelle page entre l’administration fiscale et la communauté des affaires », marque une étape décisive dans la politique économique du pays, alors que l’Égypte s’efforce de combler son déficit budgétaire et de satisfaire les exigences du Fonds Monétaire International (FMI).

Une réforme dans un contexte économique sous pression

Avec une dette publique atteignant 96,4 % du PIB en 2023-2024, l’Égypte est sous pression pour accroître ses recettes fiscales. Actuellement, les impôts représentent 77 % des revenus de l’État, soit environ 2 000 milliards de livres égyptiennes (42,2 milliards de dollars) collectées en taxes pour cet exercice budgétaire. Depuis 2015-2016, les revenus fiscaux du pays ont été multipliés par six, un phénomène attribué à l’élargissement de la base fiscale et à l’intégration progressive de l’économie informelle.

Ces réformes sont également le fruit des recommandations du FMI, avec lequel l’Égypte est en discussion dans le cadre du programme de Facilité élargie de crédit (EFF). Parmi les priorités : la révision des exonérations fiscales et l’amélioration de l’efficacité de la TVA.

Un partenariat renforcé avec le secteur privé

Le ministre des Finances, Ahmed Kouchouk, a souligné que cette réforme marque un nouveau départ dans les relations entre l’administration fiscale et le secteur privé. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Mostafa Madbouly, il a affirmé que cette série de mesures visait à alléger les contraintes fiscales pesant sur les entreprises.

« Ce paquet de mesures est conçu pour améliorer les relations avec les investisseurs et lever les obstacles qui entravent la productivité et l’exportation », a déclaré le ministre. Ces changements visent en particulier les petites et micro-entreprises du secteur informel, qu’il s’agisse de freelances ou de petites structures.

Les procédures d’enregistrement et de déclaration des revenus seront ainsi simplifiées pour encourager leur intégration dans l’économie formelle. Des exonérations fiscales sont également prévues, avec un relèvement du seuil d’affaires annuel de 10 à 15 millions de L.E. pour les entreprises concernées.

Des amendes réduites et un système de paiement simplifié

Dans un effort pour alléger la charge des entreprises, le gouvernement a introduit une limite maximale aux amendes pour les retards dans la déclaration des revenus, afin qu’elles ne dépassent pas le montant de la taxe initiale. Selon le ministre, ces amendes pouvaient auparavant atteindre jusqu’à cinq fois la valeur de l’impôt dû, créant une situation particulièrement difficile pour les contribuables.

Autre innovation majeure : la mise en place d’un système électronique centralisé qui permettra aux investisseurs de régler diverses dettes, comme les taxes ou les factures d’électricité, via un seul portail. Ce système unifié simplifiera les démarches pour les entreprises, égyptiennes comme étrangères, tout en facilitant le remboursement de la TVA.

Le ministre a précisé que ce nouveau système, en cours de développement, permettrait d’augmenter significativement le nombre de bénéficiaires du remboursement de la TVA. « Le nombre de dossiers de remboursement atteindra cinq fois le niveau actuel une fois le système pleinement opérationnel », a-t-il affirmé.

Une réforme saluée par le milieu des affaires

L’annonce de ces mesures a été accueillie favorablement par le secteur privé. Racha Abdel-Aal, présidente de l’Organisme égyptien des impôts, a déclaré que ces décisions mettraient fin à des années de conflits fiscaux accumulés. Elle a également souligné que la transformation numérique entamée par l’administration fiscale commence à porter ses fruits.

Pour Mohamed Al-Bahey, membre du conseil d’administration de l’Union égyptienne des industries, cette réforme constitue une « initiative nécessaire et urgente » pour soutenir le secteur des affaires et attirer les investisseurs étrangers. Il a toutefois noté que certaines mesures, notamment celles visant à augmenter le capital autorisé pour les PME de 10 à 15 millions de L.E., nécessiteront une législation du Parlement.

Un nouveau cap pour l’économie égyptienne

Cette réforme fiscale s’inscrit dans une vision plus large de modernisation de l’économie égyptienne. Elle vise non seulement à combler le déficit budgétaire, mais aussi à encourager les investissements et à améliorer l’attractivité du pays auprès des entreprises locales et internationales.

Les prochains mois seront décisifs pour la mise en œuvre de ces réformes. Le ministre des Finances a déjà mis en place un comité technique pour superviser l’application des mesures annoncées. L’objectif est clair : créer un environnement fiscal stable et prévisible, propice à la croissance et au développement économique à long terme.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici