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Michel Barnier : entre rumeurs fiscales et blocage politique, la composition du gouvernement s’enlise

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Deux semaines après sa prise de fonction, Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, est déjà plongé dans une crise politique majeure. Alors que des rumeurs sur une hausse potentielle des impôts circulent, les macronistes exigent des clarifications sur la ligne politique gouvernementale, tandis que la gauche et les écologistes refusent de s’associer au projet. La formation du gouvernement, pourtant imminente, semble compromise par ces tensions internes.

Des rumeurs d’impôts qui inquiètent les macronistes

Depuis quelques jours, l’idée d’une augmentation des prélèvements fiscaux alimente le débat politique. Si Michel Barnier et son entourage ont démenti ces rumeurs mardi 17 septembre, en parlant de « pures spéculations », elles continuent de faire trembler les macronistes. Le camp d’Emmanuel Macron, farouchement opposé à toute hausse d’impôts, craint que cela n’aille à l’encontre des principes économiques défendus pendant les sept années de présidence de l’ancien chef de l’État.

Gabriel Attal, ex-Premier ministre et désormais à la tête du groupe Ensemble pour la République (EPR), a été l’un des premiers à monter au créneau. Dans un message adressé aux membres de son groupe, il a appelé Michel Barnier à « clarifier sa ligne politique, notamment sur d’éventuelles hausses d’impôts et sur les grands équilibres gouvernementaux ». Il a ajouté que, malgré les rencontres organisées, « nous ne disposons pas encore d’une visibilité claire » sur les intentions du Premier ministre.

Attal a également précisé que le groupe EPR attend une nouvelle rencontre avec Barnier avant de décider de son soutien : « Nous avons sollicité auprès du Premier ministre, avant la constitution du gouvernement, une rencontre avec une délégation restreinte de notre groupe afin d’y voir plus clair ».

Un soutien de plus en plus conditionnel

Dans ce contexte, Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur et pilier des macronistes, a réitéré son opposition à toute hausse d’impôts. Invité sur France 2, il a fermement déclaré qu’il est « hors de question » de soutenir un gouvernement qui « augmente les impôts » ou même d’« entrer » dans une telle équipe. « Augmenter les impôts, c’est la facilité », a-t-il affirmé avant de conclure : « Je ne participerai pas à un gouvernement qui ne soit pas clair sur la question des impôts ».

Des propos qui semblent viser directement Michel Barnier. Selon Darmanin, le Premier ministre aurait évoqué plusieurs fois l’idée d’une augmentation des impôts, une hypothèse qui ne passe ni chez les macronistes, ni chez Les Républicains (LR), le parti auquel appartient Barnier. Ces derniers sont eux aussi hostiles à toute hausse de la fiscalité.

La gauche et les écologistes ferment la porte

Au-delà des tensions internes avec les macronistes, Michel Barnier fait également face à une résistance quasi totale de la gauche et des écologistes pour composer son gouvernement. Philippe Brun, député socialiste, a récemment décliné l’offre de Barnier de prendre la tête du ministère du Budget. « C’est non », a répondu l’ancien conseiller d’Arnaud Montebourg, refusant de rejoindre une équipe qu’il juge éloignée de ses valeurs.

L’ancien ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, figure proche de l’ex-président François Hollande, a également rejeté les avances de Barnier. De même, Karima Delli, ancienne eurodéputée écologiste, n’a pas donné suite aux sollicitations du Premier ministre.

Fabien Roussel, leader du Parti Communiste Français (PCF), a été plus explicite après sa rencontre avec Barnier à Matignon : « On écoute Michel Barnier par politesse, mais on est sans illusion sur sa ligne politique ».

Un report qui en dit long

Mercredi matin, alors que la pression politique s’accentuait, Michel Barnier a pris la décision de reporter une réunion clé, initialement prévue avec les vice-présidents du groupe parlementaire, Élisabeth Borne et Gérald Darmanin, deux figures importantes des sensibilités de gauche et de droite de l’ex-majorité. Officiellement, ce report est lié à des « contraintes d’agenda ». Pourtant, dans une déclaration à l’AFP, Michel Barnier a souligné qu’il découvrait une « situation budgétaire très grave ».

« Cette situation mérite mieux que des petites phrases », a déclaré le Premier ministre, insistant sur la nécessité d’agir avec « responsabilité ». Il s’est également dit « concentré sur la constitution prochaine d’un gouvernement d’équilibre » pour « traiter avec méthode et sérieux les défis » du pays. Des mots qui semblent destinés à rappeler que, malgré les critiques, Barnier entend gouverner dans un cadre budgétaire serré.

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