Une étape importante dans la quête d’autosuffisance alimentaire de l’Algérie a été franchie ce jeudi avec la signature d’une convention de partenariat entre le Fonds National d’Investissement (FNI) et la société qatarie Baladna. L’accord, officialisé lors d’une cérémonie à Alger, porte sur la mise en œuvre d’un projet intégré de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar, une initiative stratégique pour l’économie nationale.
Cette convention, signée par Kamel Mansouri, Directeur général du FNI, et Ramez Al-Khayyat, membre délégué de Baladna, s’est déroulée en présence d’un panel de hauts responsables. Parmi eux, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, le ministre des Finances, Laaziz Faid, et le Directeur général des Douanes, Abdelhafid Bakhouche, marquant ainsi l’importance stratégique de ce projet pour le pays.
Un pas vers l’autosuffisance laitière
Dans son discours, Laaziz Faid a souligné l’impact décisif de ce projet sur la sécurité alimentaire de l’Algérie. « Ce partenariat vise non seulement à réduire notre dépendance vis-à-vis des importations de lait en poudre, mais également à créer 5.000 emplois directs, contribuant ainsi au développement économique du pays », a-t-il déclaré.
En effet, la production locale de lait en poudre est un défi majeur pour l’Algérie, qui importe encore d’importantes quantités de ce produit. Ce projet vise à répondre à ces besoins tout en diminuant la facture d’importation.
Une coopération algéro-qatarie
L’accord signé à Alger s’inscrit dans le prolongement d’un cadre de coopération établi en avril dernier entre le ministère de l’Agriculture et Baladna. Ce partenariat structurant, où l’État algérien, via le FNI, détient 49 % des parts et la société qatarie 51 %, ouvre la voie à la création de vastes complexes agricoles intégrés.
Ces installations, réparties sur une superficie de 117.000 hectares, incluront des fermes de production de céréales, de fourrage et des fermes d’élevage de vaches laitières. À cela s’ajoute la construction d’usines de production de lait en poudre, une première pour la région d’Adrar. Le projet, d’une valeur totale de 3,5 milliards de dollars, sera réalisé en quatre phases étalées sur neuf ans, avec un lancement prévu en 2026.
Des ambitions agricoles à grande échelle
L’objectif est ambitieux : produire annuellement près de 194.000 tonnes de lait en poudre, à terme, et atteindre une capacité d’élevage de 270.000 têtes bovines. Dans une première phase, une ferme d’élevage de 50.000 têtes sera créée, accompagnée d’une ligne de production de lait en poudre. À la neuvième année du projet, la production annuelle devrait atteindre 1,7 milliard de litres de lait.
Cet investissement vise également à moderniser les infrastructures agricoles de la région, en misant sur des technologies avancées pour la gestion des troupeaux et la production de fourrage. Chaque pôle sera équipé de fermes capables de produire du maïs, du blé et d’autres céréales nécessaires à l’alimentation du bétail, contribuant ainsi à l’autonomie en ressources.
Un partenariat élargi pour la production de lait infantile
En marge de cet accord, un autre projet ambitieux a vu le jour. Un accord-cadre, signé entre le ministère de l’Agriculture et Baladna, prévoit la production de lait infantile en Algérie. Cet élargissement du partenariat devrait renforcer davantage la coopération entre les deux pays, couvrant ainsi un nouveau segment clé pour la sécurité alimentaire nationale.
Une stratégie globale
Ce projet n’est pas un simple partenariat économique, il s’inscrit dans une stratégie globale visant à garantir la sécurité alimentaire de l’Algérie. L’initiative contribuera à la diversification des ressources économiques de la wilaya d’Adrar, une région à fort potentiel agricole encore sous-exploité. Elle permettra également d’améliorer la productivité du secteur agricole national en intégrant des technologies de pointe.
Ce projet, qui fait partie de la vision de l’Algérie de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations alimentaires, pourrait transformer le pays en un acteur majeur de la production laitière en Afrique du Nord.