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lundi, octobre 7, 2024
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Bruno Retailleau : une ligne dure sur l’immigration, avec plus d’expulsions et moins de régularisations

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Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a marqué son arrivée place Beauvau en faisant de l’immigration son cheval de bataille. Lors de sa première prise de parole officielle, lundi soir, au journal de 20 heures de TF1, il a affirmé vouloir « prendre tous les moyens » pour faire baisser l’immigration en France, une question qu’il juge cruciale pour l’avenir du pays.

Une ligne dure sur l’immigration

Ancien président des sénateurs Les Républicains et figure emblématique de la droite conservatrice, Retailleau s’est exprimé sans détour. « Comme des millions de Français, je pense que l’immigration massive n’est pas une chance pour la France, et ça n’est même pas une chance pour ces migrants qu’on envoie parfois périr en pleine mer », a-t-il lancé. Son objectif est clair : réduire drastiquement les flux migratoires, tout en renforçant les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.

Dès son arrivée à Beauvau, Retailleau souhaite agir vite et frapper fort. Il prévoit de réunir rapidement les dix préfets des départements les plus touchés par « les désordres migratoires » afin de leur donner des instructions précises : « expulser plus, régulariser moins ». Il leur demandera également d’identifier d’éventuels « trous dans la raquette » qui freinent l’application des lois en vigueur.

Le retour du délit de séjour irrégulier

Bruno Retailleau a également évoqué un retour au « délit de séjour irrégulier », une disposition supprimée sous la présidence de François Hollande. « Quand on entre illégalement en France, c’est contre la loi », a-t-il martelé, souhaitant ainsi criminaliser à nouveau cette infraction. Il n’a pas exclu la mise en place de contrôles aléatoires aux frontières, même si, de son propre aveu, cela « ne devrait pas changer grand-chose à la situation actuelle ». Pourtant, Retailleau semble prêt à pousser les limites du cadre législatif : « On va aller voir jusqu’où on peut aller », a-t-il affirmé.

Une alliance européenne pour durcir la législation

Retailleau ne veut pas se limiter à une action au niveau national. Il a également annoncé vouloir travailler avec d’autres pays européens qui partagent la volonté de durcir leur politique migratoire. « Je veux comparer les législations européennes et constituer une sorte d’alliance avec les pays qui veulent plus de fermeté sur l’immigration », a-t-il déclaré. Selon lui, les textes européens actuels ne sont « plus du tout adaptés » à la situation.

Par ailleurs, il a évoqué une révision des accords bilatéraux avec certains pays du Maghreb, notamment l’Algérie, afin de mieux réguler les arrivées de leurs ressortissants. Bruno Retailleau s’est dit favorable à la mise en place d’accords permettant une « rétention de l’immigration » dans ces pays d’origine.

Des réactions vives de la société civile

Les premières réactions aux propos du ministre de l’Intérieur ont été immédiates. La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), une organisation regroupant plusieurs associations venant en aide aux migrants et aux personnes précaires, a dénoncé avec force ces annonces. « En affirmant vouloir ‘réduire les régularisations’, le ministre de l’Intérieur ne ferait qu’ajouter aux entraves déjà existantes et accentuer le désordre dans la vie de femmes et d’hommes qui ne demandent qu’à travailler », a réagi la FAS dans un communiqué publié mardi.

Pour cette fédération, les propos de Retailleau sont « consternants » et reprennent « les mots de l’extrême droite », une rhétorique qui, selon elle, n’a pas sa place dans la bouche d’un membre du gouvernement. La FAS appelle également le Premier ministre à clarifier sa politique en matière d’immigration, estimant que ces annonces ne correspondent pas au « pragmatisme » promis par l’exécutif.

 Un débat qui s’annonce très tendu

 Les annonces de Bruno Retailleau marquent une volonté de rupture nette avec les politiques migratoires précédentes. Si le nouveau ministre de l’Intérieur se veut le champion d’une ligne dure et intransigeante, il devra néanmoins faire face à des oppositions internes et externes. Au-delà des critiques des associations et des partis de l’opposition, une révision des textes européens ou des accords bilatéraux avec les pays du Maghreb pourrait également rencontrer des résistances diplomatiques intenses.

En attendant, Bruno Retailleau semble déterminé à aller au bout de sa mission : « Je peux aller assez loin », a-t-il averti. Affaire à suivre !

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