L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dite mardi « extrêmement alarmée » par la brusque montée des tensions entre Israël et le Hezbollah au Liban, alors que des bombardements israéliens ont déjà provoqué la mort de plus de 558 personnes et déplacé des dizaines de milliers de civils, selon les autorités libanaises.
Un exode massif dans le sud du Liban
Depuis le début de la semaine, le sud du Liban est le théâtre d’intenses bombardements israéliens visant les positions du Hezbollah. Ces frappes ont poussé des milliers de familles à fuir leurs foyers. « Nous sommes gravement préoccupés par la grave escalade des attaques dont nous avons été témoins hier », a déclaré Matthew Saltmarsh, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), lors d’un point de presse à Genève.
Saltmarsh a précisé que « des dizaines de milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons hier et cette nuit, et leur nombre ne cesse d’augmenter ». Ces populations, majoritairement issues des zones rurales proches de la frontière israélo-libanaise, tentent de trouver refuge dans d’autres régions du pays, souvent déjà surpeuplées et en proie à de graves difficultés économiques.
Un responsable de la sécurité syrienne a indiqué à l’AFP que des centaines de personnes ont traversé la frontière depuis le Liban vers la Syrie à la suite des frappes israéliennes de lundi. « Environ 500 Libanais ont franchi les postes-frontières d’al-Qusayr et Dabousiya entre 16h et minuit », a déclaré le responsable sous couvert d’anonymat. Il a également précisé que « des véhicules continuaient d’arriver dans les premières heures de mardi matin »
Un pays marqué par les conflits
Le Liban est encore profondément marqué par des décennies de guerre civile et par les conflits armés périodiques qui opposent Israël au Hezbollah. « Il s’agit d’une région qui a déjà été dévastée par la guerre et d’un pays qui ne connaît que trop bien la souffrance », a rappelé Saltmarsh, soulignant que ce nouvel épisode de violence pourrait plonger le Liban dans une crise humanitaire encore plus grave.
Un tribut lourd pour les civils
Alors que les combats s’intensifient, les Nations unies s’inquiètent des répercussions de ce conflit sur les populations civiles, souvent prises au piège des violences. « Le tribut payé par les civils est inacceptable et la protection des civils et des infrastructures civiles au Liban est primordiale », a insisté Matthew Saltmarsh. Il a également rappelé que le respect du droit humanitaire international est essentiel dans ce type de situation.
Le porte-parole du HCR n’est pas le seul à sonner l’alarme. Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, a également exprimé son inquiétude. « Nous sommes extrêmement alarmés par la brusque escalade des hostilités entre Israël et le Hezbollah et nous appelons toutes les parties à cesser immédiatement la violence et à assurer la protection des civils », a-t-elle affirmé devant les journalistes.
La crainte d’une extension du conflit
Si les bombardements israéliens ont jusqu’à présent principalement visé le sud du Liban, l’inquiétude gagne désormais la capitale, Beyrouth. Des habitants de la ville rapportent avoir reçu des avertissements sur leurs téléphones portables et sur leurs lignes fixes, des messages attribués à l’armée israélienne.
Cet épisode de violence survient à un moment particulièrement délicat pour le Liban, qui fait face à une grave crise économique et politique. Le pays est également le refuge de plus d’un million de réfugiés syriens, ce qui fragilise encore davantage ses infrastructures.
Un appel international à la paix
Alors que les bombardements continuent de s’intensifier, l’ONU appelle la communauté internationale à intervenir pour éviter que la situation ne dégénère en un conflit régional plus large. « Le droit humanitaire international doit être respecté. Il est urgent de mettre fin aux hostilités », a martelé Matthew Saltmarsh. Cet appel au cessez-le-feu est partagé par plusieurs organisations humanitaires, qui redoutent une crise de grande ampleur si les combats se poursuivent.
En attendant, des dizaines de milliers de Libanais continuent de fuir les zones de combat, sans savoir quand ils pourront regagner leurs foyers. Pour beaucoup, cette nouvelle guerre rappelle les sombres heures du passé, où le Liban était régulièrement ravagé par des conflits armés. Mais cette fois, les appels à la paix se multiplient, dans l’espoir d’éviter une catastrophe humanitaire.