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Après le meurtre de Philippine, Bruno Retailleau, comme le RN, exige un le durcissement de la législation

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Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a exprimé ce mercredi 25 septembre son « soutien » à la famille de Philippine, une jeune femme de 19 ans retrouvée morte au Bois de Boulogne. Ce drame tragique, survenu dans un contexte déjà marqué par des tensions sur les questions de sécurité et d’immigration, relance les débats politiques sur la justice et la gestion de la criminalité en France.

Philippine, 19 ans, a été retrouvée sans vie le 21 septembre lors d’une battue dans le Bois de Boulogne. Son corps avait été enterré, et c’est après plusieurs heures de recherches que les autorités ont découvert l’adolescente, dont la disparition avait été signalée plus tôt. Mardi 24 septembre, un suspect a été arrêté en Suisse. Il s’agit d’un homme de 22 ans, en situation irrégulière, qui avait déjà été condamné en 2021 pour viol, et libéré en juin 2024 après avoir purgé sa peine. Cette libération, qui a précédé de peu le meurtre de Philippine, fait l’objet de nombreuses critiques.

« Ce crime est abominable et l’on ne peut qu’être révolté par cette vie volée, bouleversé devant la douleur de ses parents et de ses proches », a déclaré Bruno Retailleau dans un communiqué. Le ministre de l’Intérieur a également ajouté : « Face à un tel drame, précédé de bien d’autres, nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer ou de nous indigner. C’est à nous, responsables publics, de refuser la fatalité et de faire évoluer notre arsenal juridique, pour protéger les Français. »

Le parcours controversé du suspect

L’arrestation du suspect, âgé de 22 ans, met en lumière des dysfonctionnements dans la gestion des récidivistes et des étrangers en situation irrégulière. Selon diverses sources, le suspect, de nationalité marocaine, avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz après sa condamnation. Il avait été libéré début septembre sur décision d’un juge, avec l’obligation de pointer régulièrement. Toutefois, la veille du meurtre de Philippine, il avait été inscrit au fichier des personnes recherchées pour non-respect de cette obligation.

Ce parcours a suscité la colère de nombreux élus, notamment du Rassemblement National (RN). Julien Odoul, député de l’Yonne et porte-parole du RN, a vivement réagi sur les réseaux sociaux, dénonçant « la responsabilité criminelle du système qui a organisé l’immigration de masse, abandonné le contrôle aux frontières, encouragé le laxisme judiciaire. » Pour lui, « tous responsables, tous coupables ! ».

Réaction de Jordan Bardella, président du RN sur son compte X ( Capture d’écran)

Un débat politique enflammé

La mort de Philippine a intensifié les tensions politiques autour de la question de l’immigration et de la sécurité. Jordan Bardella, président du RN, a lui aussi réagi en dénonçant « un État dysfonctionnel » et un « laxisme judiciaire ». Pour sa part, Marion Maréchal, ancienne députée et proche d’Éric Zemmour, a ajouté : « Philippine est ENCORE une petite Française que nos dirigeants ont livrée à un prédateur importé. »

Ces propos, en ligne avec une droite dure sur l’immigration, trouvent un écho dans les déclarations de Bruno Retailleau, qui a fait de la baisse de l’immigration et du renforcement de la sécurité des priorités de son mandat au ministère de l’Intérieur. « S’il faut changer les règles, changeons-les », a-t-il martelé ce mercredi, dans un appel à une réforme rapide de la politique pénale et migratoire.

Réaction de Marion Marechal Le Pen sur son compte X ( capture d’écran)

Divergences entre l’Intérieur et la Justice

Cette affaire a aussi révélé des divergences au sein même du gouvernement. Didier Migaud, ministre de la Justice, a tenu à défendre l’application actuelle des peines, réfutant les accusations de laxisme formulées par certains élus et par Bruno Retailleau lui-même. « Il faut de l’autorité, il faut de la fermeté. Il faut bien évidemment des sanctions. Mais je crois que le laxisme de la justice n’existe pas. Il faut en convaincre celles et ceux qui le pensent », a déclaré le garde des Sceaux le 24 septembre.

Ces propos s’opposent aux déclarations du ministre de l’Intérieur, qui pointe du doigt un taux d’application des peines « insuffisant ». Retailleau avait déjà critiqué ce qu’il appelle un « laxisme » judiciaire, notamment après le meurtre de Thomas à Crépol, l’année précédente.

Malgré ces tensions, Bruno Retailleau a insisté sur la nécessité de collaborer avec son homologue à la Justice. « Ensemble, avec le ministre de la Justice, dans le périmètre de nos responsabilités respectives, et sous l’autorité du Premier ministre, nous devrons travailler pour assurer la sécurité de nos compatriotes », a-t-il affirmé, tout en répétant sa volonté de réformer en profondeur l’arsenal juridique.

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