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jeudi, octobre 3, 2024
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Sophia Chikirou mise en examen, LFI dénonce un « acharnement judiciaire

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La députée La France Insoumise (LFI) de Paris, Sophia Chikirou, a été mise en examen ce mardi 24 septembre pour escroquerie aggravée dans le cadre de l’enquête sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle de 2017. Une décision qui intervient après plusieurs années d’investigations portant sur des soupçons de surfacturation liés à la société de communication Mediascop, dirigée par la parlementaire.

Une enquête de longue haleine

L’enquête a démarré en 2018, à la suite d’un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Celle-ci avait relevé des irrégularités dans les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon, notamment concernant des prestations facturées par Mediascop, la société de Sophia Chikirou. Sur les 54 600 euros facturés par l’entreprise, la commission avait retranché 35 250 euros pour « écarts significatifs » par rapport aux tarifs habituels pratiqués dans ce secteur.

En septembre 2021, Bastien Lachaud, député LFI de Seine-Saint-Denis et trésorier de l’association, avait déjà été mis en examen pour escroquerie et faux. Quelques mois plus tard, en février 2022, les poursuites contre l’Ere du Peuple avaient été aggravées, notamment pour des faits de faux et usage de faux.

Selon des informations révélées par Mediapart, des prestations facturées par l’Ere du Peuple auraient en réalité été réalisées par d’autres prestataires, et l’association aurait alors émis de fausses factures pour justifier les dépenses engagées.

Dans la foulée de ces signalements, une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Paris, menée par des juges d’instruction dès novembre 2018. Les enquêteurs suspectent que certaines prestations de conseil en communication auraient été surfacturées, ce que Sophia Chikirou a toujours vigoureusement nié.

LFI dénonce un « acharnement judiciaire »

Convoquée mardi matin par les juges, Sophia Chikirou a été interrogée pendant un peu plus de deux heures avant d’être mise en examen pour escroquerie aggravée, mais aussi pour abus de biens sociaux et recel d’abus de confiance. L’élue, âgée de 45 ans, se défend de toute malversation et dénonce, par la voix de son avocat, Maître Dominique Tricaud, un « acharnement ».

« Elle a dénoncé les fuites répétées dans la presse et a affirmé n’avoir rien à se reprocher », a indiqué son avocat à l’issue de son audition. Dans l’après-midi, Jean-Luc Mélenchon lui a apporté son soutien, en dénonçant une nouvelle fois ce qu’il qualifie de « procédure sans fondement ». La France Insoumise a, de son côté, publié un communiqué dans lequel elle dénonce une « opération politico-judiciaire » visant à déstabiliser le mouvement depuis 2018.

Perquisitions et soutien indéfectible à Chikirou

 L’affaire des comptes de campagne de 2017 n’est pas sans rappeler les perquisitions spectaculaires menées en octobre 2018 au siège de la France Insoumise et au domicile de Jean-Luc Mélenchon. Ces événements, retransmis en direct sur les réseaux sociaux, avaient provoqué une levée de boucliers de la part du mouvement, qui y voyait déjà une tentative de déstabilisation.

Depuis, la tension entre LFI et la justice n’a cessé de croître. Les figures du mouvement, tout comme Jean-Luc Mélenchon, continuent de fustiger ce qu’ils perçoivent comme une manœuvre visant à affaiblir le parti. Sophia Chikirou, elle, a récemment publié une note de 26 pages sur ses réseaux sociaux, rédigée par ses avocats, dans laquelle elle réfute point par point les accusations portées à son encontre.

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