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Aide médicale d’État : les anciens ministres de la Santé s’opposent à son abrogation

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Dans une tribune publiée ce jeudi 26 septembre dans Le Monde, huit anciens ministres de la Santé, dont Roselyne Bachelot, François Braun, et Agnès Buzyn, ont fermement défendu l’Aide médicale d’État (AME) face aux menaces de suppression formulées par le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.

Ces personnalités politiques, ayant occupé des postes clés au sein des derniers gouvernements, s’inquiètent des conséquences « sanitaires, humaines, sociales et économiques inacceptables » que pourrait engendrer la fin de l’AME, un dispositif qui garantit un accès aux soins gratuits pour les étrangers en situation irrégulière. Dans un contexte où le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a évoqué la possibilité de revoir l’AME, les anciens ministres se sont unis pour rappeler son importance.

Risques d’une restriction

Loin de relâcher la pression, les signataires de la tribune mettent en garde contre les répercussions d’une restriction de l’AME. « Affaiblir l’AME, c’est exposer notre système de santé à une pression accrue de prises en charge plus tardives et donc plus graves et plus coûteuses », préviennent-ils. Cette observation s’appuie sur le fait que la diminution de l’accès aux soins obligerait les bénéficiaires à consulter plus tard, avec des problèmes de santé déjà avancés, augmentant ainsi les coûts pour le système de santé français.

Les anciens ministres s’insurgent également contre l’idée que l’AME constitue un facteur d’incitation à l’immigration. « C’est un fantasme contraire aux faits », soulignent-ils, précisant que l’aide ne concerne pas des soins de confort, mais des soins essentiels dans un cadre déjà réglementé.

L’AME, en place depuis plusieurs années, assure la prise en charge gratuite de soins médicaux aux étrangers en situation irrégulière, à condition qu’ils résident en France depuis plus de trois mois et que leurs ressources ne dépassent pas 10 166 euros par an. Pour 2024, l’enveloppe budgétaire allouée à l’AME est de 1,2 milliard d’euros, représentant environ 0,5 % des dépenses de santé de la Sécurité sociale.

Les soins couverts par l’AME comprennent des consultations médicales, des soins dentaires, des analyses, des hospitalisations, ainsi que certains dépistages et vaccinations.

L’AME a déjà été au cœur de débats houleux en 2023 lors de l’examen de la loi immigration. Une proposition de remplacement par une « aide médicale d’urgence » plus restrictive avait finalement été abandonnée. Le retour sur le devant de la scène de cette question montre une dynamique politique toujours tendue autour de l’accès aux soins.

Un appel à la raison

Face à la montée des tensions politiques et à la menace de restrictions, les anciens ministres de la Santé plaident pour le maintien de l’AME. Ils affirment que toute atteinte à ce dispositif va à l’encontre des valeurs de solidarité et de santé publique. Leur appel constitue un rappel fort des enjeux sanitaires et éthiques liés à l’accès aux soins, soulignant l’importance d’une approche humaine et inclusive.

La question de l’AME, au-delà d’un simple dispositif budgétaire, soulève des enjeux cruciaux pour la santé publique en France. À l’heure où les discours politiques peuvent influer sur la vie de milliers de personnes, il est impératif de garder à l’esprit l’impact de ces décisions sur la santé et le bien-être des plus vulnérables.

 

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