15.1 C
Paris
samedi, octobre 12, 2024
AccueilActualitéInternationalMort de Hassan Nasrallah : réactions internationales et risques d’embrasement au Liban

Mort de Hassan Nasrallah : réactions internationales et risques d’embrasement au Liban

Date:

L’assassinat de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, lors d’une frappe israélienne à Beyrouth, plonge le Liban et la région dans l’inconnu, attisant les tensions déjà vives au Moyen-Orient et provoquant des réactions internationales immédiates.

Le Hezbollah libanais a confirmé ce samedi la mort de son leader emblématique, Hassan Nasrallah, tué lors d’une frappe aérienne israélienne ciblant la banlieue sud de Beyrouth. L’assassinat du chef de la milice chiite marque un nouveau tournant dans le conflit israélo-libanais.

La frappe israélienne, survenue dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 septembre, a visé le quartier général du Hezbollah, situé dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement. Israël, par la voix de son ministre de la Défense Yoav Gallant, a qualifié cette élimination d’« une des contre-mesures les plus importantes de l’histoire d’Israël ». Le ministre a ajouté que « quiconque déclenche une guerre contre Israël paiera un prix très lourd », réaffirmant ainsi la fermeté de l’État hébreu face aux menaces régionales.

Le Hezbollah, dans un communiqué publié peu après l’annonce, a confirmé la disparition de son leader historique : « Sayed Hassan Nasrallah a rejoint ses compagnons martyrs (…), dont il a conduit la marche pendant près de trente ans. » Cette déclaration a suscité un immense choc au Liban et dans le monde arabe, où Nasrallah est perçu comme un symbole de la lutte contre Israël.

Irak, Iran, vives réactions 

L’annonce de la mort de Nasrallah a immédiatement provoqué des vagues de réactions dans plusieurs pays. Mohamed Chia al-Soudani, Premier ministre irakien, a condamné l’assassinat, qualifiant l’attaque israélienne de « crime qui a franchi toutes les lignes rouges ». Il a dénoncé ce qu’il considère comme une escalade dangereuse dans la région, des propos largement relayés par les médias arabes.

L’Iran, principal soutien du Hezbollah, a réagi avec fermeté. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a assuré que la « ligne de Hassan Nasrallah se poursuivrait » et que « son objectif sacré serait réalisé avec la libération de Qods [Jérusalem], si Dieu le veut ». Les autorités iraniennes ont également multiplié les déclarations dénonçant ce qu’elles qualifient de « politique agressive » d’Israël.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a publié un communiqué fustigeant la « férocité » de l’État hébreu, tout en affirmant que cette attaque ne suffirait pas à ébranler la solidité du Hezbollah : « Les forces israéliennes sont trop faibles pour provoquer des dommages importants à la solide construction du mouvement libanais. »

La Turquie dénonce un « génocide »

La condamnation ne s’est pas limitée au monde chiite. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermement dénoncé les attaques israéliennes, allant jusqu’à accuser l’État hébreu de préparer un « génocide » au Liban. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Erdogan a affirmé que « le Liban et son peuple sont la nouvelle cible de la politique de génocide menée par Israël ».

Ces accusations sont le signe d’une montée des tensions dans la région, où les lignes de fracture entre les alliés du Hezbollah et Israël deviennent de plus en plus visibles.

Mobilisation militaire au Liban

Sur le terrain, les tensions sont palpables. À Beyrouth, des véhicules blindés libanais ont été déployés près du pont Burj Al Ghazal, un point névralgique de la capitale, en prévision d’éventuels affrontements. Le Hezbollah a appelé à la mobilisation, tandis que des milliers de partisans sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère et leur tristesse.

Le ministère libanais de la Santé a rapporté qu’au moins 11 personnes avaient trouvé la mort dans les récentes frappes israéliennes, qui se sont intensifiées depuis le 23 septembre. Les bombardements de ces derniers jours ont causé l’effondrement de plusieurs immeubles dans la banlieue sud de Beyrouth, tuant au moins six personnes supplémentaires.

Une escalade inquiétante au Proche-Orient

La mort de Hassan Nasrallah, leader incontesté du Hezbollah depuis près de trois décennies, est un événement majeur qui pourrait profondément bouleverser l’équilibre des forces au Proche-Orient. Pour Israël, cet assassinat est une victoire stratégique contre un ennemi juré, mais pour le Hezbollah et ses alliés, il s’agit d’un coup dur qui pourrait entraîner de nouvelles violences.

La France, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a appelé à la retenue et affirmé qu’elle travaillait en étroite collaboration avec ses partenaires dans la région pour éviter un embrasement. « Des messages sont passés à toutes les parties pour prévenir toute déstabilisation supplémentaire », a précisé le Quai d’Orsay.

L’évolution de la situation au Liban et dans le reste de la région sera déterminante dans les jours à venir. Tandis que les acteurs internationaux multiplient les appels à la modération, les risques d’une extension du conflit sont bien réels.

 

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici