- Christine Lagarde, présidente de la BCE, se dit confiante quant à un retour rapide de l’inflation à 2 %, un objectif qui pourrait être atteint plus tôt que prévu.
- La réunion de la BCE en octobre pourrait marquer un virage dans la politique monétaire, avec des attentes croissantes d’une nouvelle baisse des taux.
Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a affiché lundi un optimisme marqué concernant le retour de l’inflation à l’objectif de 2 % fixé par l’institution. Lors d’une audition au Parlement européen, elle a souligné que les récents développements économiques en zone euro « renforcent notre confiance dans le fait que l’inflation reviendra à l’objectif en temps voulu ». Cette déclaration intervient à quelques semaines d’une réunion cruciale de la BCE, prévue en octobre, qui pourrait être déterminante pour la politique de taux d’intérêt.
Un objectif qui pourrait être atteint plus tôt que prévu
Initialement, la BCE tablait sur un retour de l’inflation à 2 % d’ici fin 2025. Cependant, Christine Lagarde a laissé entendre que cette échéance pourrait être avancée. Les récents chiffres de l’inflation dans les principales économies de la zone euro ont montré une nette baisse : 1,6 % en Allemagne, 1,2 % en France, 0,7 % en Italie et 1,5 % en Espagne, sur une base annuelle. Ces signes de désinflation rapide renforcent l’hypothèse que l’inflation de la zone euro pourrait tomber à 1,8 % en septembre, après avoir été de 2,2 % en août.
« Il est probable que l’inflation en septembre se situe proche de 2 % », a indiqué la présidente de la BCE, suggérant que l’objectif de l’institution pourrait être atteint plus rapidement que prévu. Elle a néanmoins précisé que l’inflation pourrait connaître une légère hausse temporaire au cours du quatrième trimestre 2024, en raison de la fin de l’effet des fortes baisses des prix de l’énergie, qui ne seront plus prises en compte dans les calculs.
Vers une nouvelle baisse des taux dès octobre ?
Cette situation pourrait inciter la BCE à agir plus tôt que prévu. La réunion des décideurs monétaires le 17 octobre s’annonce comme un tournant majeur. De nombreux observateurs s’attendent désormais à une nouvelle baisse des taux d’intérêt. Alors qu’il y a quelques semaines, les analystes misaient sur un assouplissement monétaire en décembre, la dynamique actuelle pourrait pousser la BCE à intervenir dès octobre.
En septembre, la BCE avait déjà abaissé ses taux pour la deuxième fois cette année, ramenant le taux de dépôt à 3,50 %, une décision visant à alléger la pression sur le crédit immobilier et les prêts aux entreprises. Cette mesure, qui fait suite à une première baisse en juin, marque un retour prudent vers une politique monétaire plus accommodante après des mois de resserrement destinés à lutter contre l’inflation galopante, en grande partie provoquée par la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix de l’énergie.
Une situation économique sous haute surveillance
Les décisions de la BCE sont scrutées de près par les acteurs économiques et financiers, car elles influencent directement les conditions de crédit et la stabilité des économies européennes. Alors que la guerre en Ukraine et la crise énergétique continuent de peser sur le continent, le retour à une inflation maîtrisée à 2 % apparaît comme un objectif crucial pour la BCE.
Cependant, cet objectif ne doit pas se faire au détriment de la croissance. La réunion d’octobre pourrait ainsi marquer une étape déterminante pour la politique monétaire de la BCE, dans un contexte économique complexe.