Le groupe Sonatrach, fleuron de l’industrie pétrolière algérienne, et la Société nigérienne de Pétrole (Sonidep) ont signé, mardi à Alger, un mémorandum d’entente visant à renforcer leur coopération dans le secteur des hydrocarbures. Cet accord, signé en présence des ministres de l’Énergie des deux pays, ouvre la voie à d’importants projets conjoints dans les domaines de l’exploration, de l’exploitation, du raffinage et de la pétrochimie.
La signature de cet accord intervient à l’occasion de la visite officielle du ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou, en Algérie. Accompagné d’une délégation de haut niveau, composée notamment de responsables du secteur des hydrocarbures nigérien, le ministre a profité de son séjour, du 28 septembre au 2 octobre, pour approfondir les discussions sur les opportunités de collaboration entre Sonatrach et Sonidep.
Lors de la cérémonie de signature, qui s’est tenue au siège de la direction générale de Sonatrach à Alger, le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a souligné l’importance de ce partenariat pour le développement des deux pays. « Cet accord s’inscrit dans la dynamique de renforcement des relations bilatérales entre l’Algérie et le Niger », a-t-il déclaré, rappelant que l’objectif est de tirer profit des richesses naturelles des deux nations pour booster leur économie respective.
Exploration et exploitation des hydrocarbures
Le mémorandum d’entente signé entre Sonatrach et Sonidep porte sur plusieurs volets essentiels du secteur énergétique, à commencer par l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Sonatrach, forte de son expérience dans ces domaines, s’engage à collaborer avec Sonidep pour développer les ressources pétrolières et gazières du Niger. Cette coopération s’étend également au raffinage, à la pétrochimie ainsi qu’à la commercialisation et la distribution des produits pétroliers.
Dans ce cadre, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a accueilli le ministre nigérien au siège du groupe pour discuter des avancées des projets communs, notamment le projet d’exploration sur le bloc pétrolier de Kafra, situé dans le nord du Niger. « Nous avons enregistré des progrès notables sur ce site, et nous espérons renforcer notre coopération avec Sonidep pour accélérer son développement », a-t-il affirmé.
Un axe de formation et de partage d’expertise
En plus de la dimension industrielle, l’accord entre Sonatrach et Sonidep inclut un volet dédié à la formation spécialisée et au partage d’expertise. Sonatrach a exprimé sa volonté de contribuer au développement des compétences des cadres nigériens dans les métiers liés aux hydrocarbures. Des programmes d’échanges sont prévus pour permettre aux ingénieurs et techniciens des deux pays de travailler main dans la main sur des projets d’envergure.
Cette coopération en matière de formation s’inscrit dans une logique de renforcement des capacités locales et de transfert de savoir-faire, un objectif essentiel pour accompagner les ambitions de Sonidep en matière de gestion et d’exploitation des ressources pétrolières du Niger.
Le gazoduc transsaharien : un projet stratégique
La rencontre entre les responsables algériens et nigériens a également été l’occasion d’évoquer le projet du gazoduc transsaharien, une infrastructure stratégique qui doit relier le Nigéria à l’Algérie, en passant par le Niger. Ce projet, qui vise à acheminer le gaz nigérian vers les marchés européens, est considéré comme l’un des plus importants du continent africain.
Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la coordination avec le Nigéria pour faire avancer ce projet, qui pourrait avoir un impact significatif sur le développement socioéconomique de la région. « Ce gazoduc est une chance pour nos trois pays de consolider leur place sur la scène énergétique internationale », a souligné Sahabi Oumarou, en appelant à une accélération des consultations tripartites.
Visite des infrastructures énergétiques algériennes
Durant son séjour, la délégation nigérienne a visité plusieurs sites stratégiques de Sonatrach, notamment l’Institut Algérien du Pétrole (IAP) à Boumerdès, ainsi que les unités de liquéfaction et de séparation de la raffinerie d’Arzew, à Oran. Ces visites ont permis à la délégation de mieux comprendre les capacités industrielles de Sonatrach et d’identifier les opportunités de coopération technologique entre les deux pays.