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Escalade entre l’Iran et Israël : missiles balistiques et menace de guerre

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Les tensions entre l’Iran et Israël ont franchi un nouveau seuil mardi soir avec une attaque massive de missiles iraniens, ciblant plusieurs bases militaires israéliennes. Cette action survient après l’assassinat de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah pro-iranien, et d’Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas palestinien, lors d’une frappe israélienne au Liban. L’Iran a déclaré avoir frappé le « cœur » d’Israël, alimentant les craintes d’une escalade militaire majeure au Moyen-Orient.

Une riposte annoncée

Les Gardiens de la Révolution iraniens ont affirmé avoir utilisé le missile balistique supersonique Fattah, capable d’atteindre une vitesse impressionnante de 18 500 kilomètres par heure avec une portée de 1 400 km. L’attaque, décrite comme une vengeance pour la mort de Nasrallah et Haniyeh, a visé « les trois principales bases aériennes militaires du régime sioniste, le Mossad, centre de la terreur, la base aérienne de Nevatim pour les avions F-35 et la base aérienne de Hatzerim, qui a été utilisée pour assassiner le martyr Nasrallah », a déclaré le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, à la télévision nationale.

Le général Bagheri a également averti Israël que si « le régime sioniste, qui est devenu fou, n’est pas contrôlé par ses soutiens américain et européen et veut poursuivre ces crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l’opération comme celle de ce soir sera répétée avec une plus grande intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées ».

Un droit à l’autodéfense, selon Téhéran

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi, a indiqué sur X (anciennement Twitter), pour justifier ces frappes en invoquant le « droit à l’autodéfense ». « Nous avons agi ainsi après avoir fait preuve d’une immense retenue pendant près de deux mois, afin de laisser la place à un cessez-le-feu à Gaza », a-t-il écrit.

Cette attaque s’inscrit dans un contexte de tensions accrues entre l’Iran et Israël, après que l’État hébreu ait été accusé de frapper des positions iraniennes en Syrie. En avril, l’Iran avait déjà riposté à une frappe sur son consulat à Damas en lançant quelque 350 drones et missiles en direction d’Israël lors d’une opération baptisée « Promesse honnête ».

Soutien inconditionnel des alliés d’Israël

Face à cette attaque, les alliés d’Israël ont rapidement exprimé leur soutien. Le président américain Joe Biden a été ferme : « Les États-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël », a-t-il déclaré, ajoutant que des discussions étaient « en cours » avec Israël pour déterminer la réponse à apporter à l’Iran.

En Europe, les condamnations ont également été nombreuses. Le président français Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l’Iran contre Israël » et a annoncé que la France avait « mobilisé ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne ». Des réactions similaires sont venues du Royaume-Uni, du Japon et de l’Espagne.

Riposte israélienne et escalade potentielle

Quelques heures après l’attaque iranienne, Israël a riposté en frappant des « cibles terroristes du Hezbollah » dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement pro-iranien au Liban. Selon la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar, 11 raids israéliens ont été menés en l’espace de deux heures. Un responsable israélien a cependant qualifié ces frappes de « raids localisés d’une ampleur très limitée », justifiant ces actions comme un moyen de « protéger les communautés civiles du nord d’Israël », régulièrement ciblées par le Hezbollah.

L’armée israélienne a également annoncé avoir frappé des infrastructures du Hamas à Gaza, ciblant notamment deux écoles dans le nord de la bande de Gaza et une troisième dans le centre, utilisées selon Israël comme centres de commandement. Selon les autorités locales, ces frappes ont fait au moins 13 morts parmi les civils.

Outre les frappes sur Beyrouth, l’armée libanaise a confirmé qu’Israël avait effectué une brève incursion en territoire libanais, franchissant la Ligne bleue en deux points différents. L’incursion aurait eu lieu à Kherbet Yaroun et Adaïssé, des localités où des combats entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient déjà été signalés.

En parallèle, le ministère libanais de la Santé a annoncé que 55 personnes avaient été tuées et 156 blessées au cours des dernières 24 heures, en raison des frappes israéliennes dans plusieurs régions du pays.

Vers une escalade militaire inévitable ?

L’attaque de mardi soir laisse présager une intensification des hostilités entre l’Iran et Israël, alors que chaque camp se prépare à une nouvelle confrontation. Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, a prévenu que l’Iran avait « commis une grave erreur » et qu’il en « paierait le prix ». De son côté, le chef d’état-major iranien, le général Bagheri, a réaffirmé que Téhéran n’hésiterait pas à répondre avec encore plus de force si Israël continuait à « agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale ».

L’escalade militaire entre ces deux puissances régionales laisse présager des conséquences graves pour la stabilité du Moyen-Orient, une région déjà déstabilisée par des décennies de conflits. Alors que la communauté internationale appelle au calme, les événements récents montrent que le chemin vers la désescalade semble de plus en plus éloigné.

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