Malgré une croissance soutenue des véhicules hybrides et un regain d’intérêt pour les modèles électriques, le marché automobile français a subi en septembre 2024 une nouvelle baisse significative, marquant le cinquième mois consécutif de déclin pour les constructeurs nationaux.
Le marché automobile français connaît une nouvelle baisse significative en septembre 2024, marquant le cinquième mois consécutif de recul. Malgré la progression des véhicules hybrides et un léger rebond des modèles électriques, les constructeurs nationaux, Stellantis et Renault, peinent à enrayer la tendance.
Le mois de septembre 2024 confirme la mauvaise passe que traverse le secteur automobile en France. Selon la Plateforme automobile (PFA), les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 11,07 % par rapport à l’année précédente, avec seulement 139.004 véhicules enregistrés. Un chiffre encore plus bas que celui de septembre 2022, période où la production était freinée par des pénuries de semi-conducteurs.
Marie-Laure Nivot, responsable analyste du marché automobile chez AAA Data, nuance cependant cette chute : « La baisse observée en septembre 2024 doit être relativisée. L’année dernière, nous étions en plein rattrapage de livraisons après plusieurs mois de difficultés logistiques et de production. » En 2023, les constructeurs avaient en effet accéléré les livraisons, profitant des programmes de leasing pour véhicules électriques, notamment destinés aux ménages modestes.
Les hybrides en plein essor, l’électrique résiste
En dépit de la conjoncture morose, les ventes de véhicules hybrides continuent de progresser à un rythme soutenu. Ces modèles représentent désormais 45 % du marché automobile français. Une évolution notable alors que les voitures à essence et diesel s’effondrent respectivement de 32 % et 39 %.
Les véhicules électriques, bien qu’en recul annuel de 6 %, semblent retrouver des couleurs, avec une part de marché qui remonte à 20 %. Après des mois difficiles, ces modèles semblent de nouveau séduire les acheteurs, boostés par des incitations fiscales et la volonté croissante des consommateurs de se tourner vers des solutions plus écologiques.
Stellantis et Renault à la peine
Les deux poids lourds de l’automobile française, Stellantis et Renault, affichent des contre-performances inquiétantes. Stellantis, propriétaire des marques Citroën, Peugeot et Opel, a vu sa part de marché s’effondrer de 17,52 %, pour tomber à 25,9 % en septembre 2024. Si la nouvelle Citroën C3 électrique, produite en Slovaquie, a enregistré un bon départ avec 3.626 immatriculations, cela n’a pas suffi à compenser les difficultés rencontrées par le groupe.
Renault, de son côté, accuse une baisse de 14,27 %, avec une part de marché de 24,4 %. Sa filiale Dacia, pourtant habituée à performer dans le segment des véhicules low-cost et électriques, n’a pas échappé à la tendance négative. La concurrence internationale et la baisse de la demande affectent également le constructeur.
L’occasion tire son épingle du jeu
Alors que le marché des voitures neuves s’enfonce dans la crise, celui de l’occasion se porte plutôt bien. En septembre 2024, les transactions de véhicules d’occasion ont augmenté de 6 %, avec 433.704 unités vendues. Cette dynamique s’explique en partie par l’arrivée prochaine des Zones à faibles émissions (ZFE), prévues pour janvier 2025. Ces nouvelles restrictions poussent de nombreux acheteurs à opter pour des modèles plus récents, conformes aux normes environnementales, notamment ceux munis de la vignette Crit’Air 1.
Face à cette dégringolade, le secteur automobile français place beaucoup d’espoirs dans le Mondial de l’Automobile de Paris, prévu pour mi-octobre. Ce grand rendez-vous pourrait permettre aux constructeurs de relancer la demande, en dévoilant des modèles plus en phase avec les attentes du marché, notamment dans le segment des voitures électriques. Reste à savoir si cela suffira à enrayer la baisse.
Une situation préoccupante en Europe
La France n’est pas la seule à subir cette baisse des ventes. Le marché automobile européen dans son ensemble est en souffrance. Des géants comme Volkswagen, BMW ou Mercedes ont récemment revu à la baisse leurs prévisions pour 2024, en raison de la concurrence accrue, notamment sur le marché chinois. Ce dernier, devenu un terrain hautement compétitif, fait désormais partie des principales préoccupations des grands constructeurs européens.
Une industrie en pleine transformation
Si la progression des véhicules hybrides et électriques est une lueur d’espoir pour l’avenir, le marché automobile français reste sous forte pression. Les constructeurs, en particulier Stellantis et Renault, devront rapidement s’adapter à un contexte économique difficile et à des attentes nouvelles de la part des consommateurs. Les prochains mois seront décisifs pour l’industrie, qui doit faire face à des défis majeurs à la fois sur le plan local et international.