- Le Liban est plongé dans le chaos alors qu’Israël intensifie ses frappes aériennes sur Beyrouth, ciblant des positions du Hezbollah et aggravant une situation déjà explosive au Proche-Orient.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, Israël a intensifié son offensive contre le Liban, lançant 17 raids aériens sur la capitale Beyrouth et ses environs, selon l’agence nationale libanaise (NNA). Pour la seconde fois, les frappes israéliennes ont atteint le cœur de la ville, ciblant un centre de protection civile du Hezbollah dans le quartier de Bachoura. Le ministère de la Santé libanais a annoncé un bilan provisoire de six morts et sept blessés, alors que la situation humanitaire continue de se dégrader.
La guerre ne se limite pas aux frontières libanaises. À Damas, un raid israélien a visé mercredi un immeuble résidentiel, tuant trois personnes, dont Hassan Jaafar al-Qasir, le gendre du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce dernier avait été assassiné par Israël fin septembre dans la banlieue de Beyrouth. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a confirmé que deux autres Libanais figuraient parmi les victimes de cette attaque. L’offensive israélienne, de plus en plus ciblée, vise désormais les hautes sphères du mouvement chiite pro-iranien.
Beyrouth sous les bombes : le Sud de la capitale en ligne de mire
Les bombardements se sont poursuivis jeudi matin, avec trois nouvelles frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth, considérée comme un bastion du Hezbollah. Après une nuit de frappes intenses, l’Agence nationale de presse libanaise a rapporté que « des avions ennemis ont lancé trois frappes sur la banlieue sud ». Les dégâts sont importants, et les hôpitaux locaux peinent à faire face à l’afflux de blessés.
Jeudi, un militaire libanais a perdu la vie lors d’une frappe israélienne alors qu’il participait à une mission de secours dans le village de Taybé, au sud du pays. Un autre soldat a été blessé, et quatre secouristes de la Croix-Rouge libanaise ont également été touchés. « L’armée et la Croix-Rouge menaient une mission humanitaire lorsqu’elles ont été visées par une agression israélienne », a déclaré l’armée libanaise dans un communiqué.
Le ministre de la Santé, Firass Abiad, a indiqué que les frappes israéliennes ont fait au moins 1 974 morts depuis le début de l’offensive, dont 127 enfants. Le nombre de blessés dépasse désormais les 9 000, mettant une pression sans précédent sur les infrastructures sanitaires du pays.
Le Hezbollah contre-attaque, Israël évacue des villages
En réponse à ces attaques, le Hezbollah a revendiqué avoir déployé deux engins explosifs pour repousser une tentative d’infiltration israélienne dans le sud du Liban, près de la ville de Maroun al-Ras. Selon un communiqué du groupe chiite, des soldats israéliens tentaient de pénétrer le territoire libanais lorsqu’ils ont été visés.
Parallèlement, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de 25 villages situés dans le sud du Liban. « Pour votre sécurité, vous devez quitter immédiatement vos maisons et vous diriger vers le nord », a déclaré Avichai Adraee, porte-parole de l’armée israélienne, dans un message adressé en arabe aux populations concernées.
Opérations en Syrie et à Gaza : la guerre s’étend
Les opérations israéliennes ne se limitent pas au Liban. L’armée israélienne a révélé jeudi avoir « éliminé » trois hauts dirigeants du Hamas lors d’une frappe menée il y a environ trois mois dans la bande de Gaza. Parmi les responsables visés figuraient Raouhi Mouchtaha, membre du bureau politique du Hamas pour Gaza et chargé des finances, Sameh al-Siraj, responsable des affaires de sécurité, et Sami Oudeh, chef de l’Agence de la sécurité intérieure du Hamas. Cette annonce témoigne de la volonté d’Israël de frapper les organisations armées palestiniennes en parallèle de ses opérations contre le Hezbollah au Liban.
Réactions internationales : l’inquiétude grandit
La communauté internationale s’alarme face à l’escalade de la violence au Liban. La France a vivement critiqué la décision israélienne de déclarer persona non grata Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies. « Une décision injustifiée, grave et contre-productive », a déclaré le ministère des Affaires étrangères français, réaffirmant son soutien à Guterres et au rôle crucial des Nations unies dans la région.
L’Union européenne a, quant à elle, annoncé l’octroi d’une nouvelle aide humanitaire de 30 millions d’euros au Liban. Cette aide s’ajoute aux 100 millions d’euros déjà débloqués pour 2024, visant à répondre aux besoins urgents des populations affectées : nourriture, médicaments et abris d’urgence. « Je suis extrêmement préoccupée par l’escalade constante des tensions au Moyen-Orient. Il est impératif de protéger les civils », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Alors que la violence s’intensifie entre Israël et le Hezbollah, la situation humanitaire au Liban devient critique. Les bombardements incessants, les pertes humaines croissantes et la destruction des infrastructures laissent présager une crise durable. Les appels à la désescalade se multiplient à l’international, mais sur le terrain, la guerre semble encore loin de s’apaiser.
