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Le gouvernement Barnier débloque 75 millions d’euros pour les éleveurs touchés par la fièvre catarrhale ovine

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  • Face à la crise provoquée par la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, le gouvernement a annoncé une enveloppe d’urgence de 75 millions d’euros pour soutenir les éleveurs.
  • Cette aide financière, accompagnée de prêts garantis par l’État et de la gratuité des vaccins, vise à répondre aux besoins pressants des exploitations touchées par cette épizootie.

Vendredi 4 octobre, lors du Sommet de l’Élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), le Premier ministre a annoncé une aide d’urgence de 75 millions d’euros pour soutenir les éleveurs dont les troupeaux sont décimés par une nouvelle épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO). Cette aide sera complétée par des prêts garantis par l’État, une mesure destinée aux exploitations en difficulté.

La FCO, causée par la piqûre d’un moucheron vecteur du virus, sévit particulièrement en France depuis début août. Ce virus, et en particulier le sérotype 3, inquiète les autorités. « C’est un nouveau sérotype qui est émergent et pas pris en compte dans les systèmes d’indemnisation existants », a expliqué le Premier ministre lors de son discours.

Selon un rapport du ministère de l’Agriculture daté du 3 octobre, 4 644 foyers de FCO 3 ont été recensés dans le pays, principalement dans le nord de la France. Face à l’ampleur de cette crise sanitaire, la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre.

Une aide d’urgence pour soutenir les éleveurs

Le gouvernement a débloqué une enveloppe exceptionnelle pour aider les éleveurs à faire face à cette situation. « Cette enveloppe de 75 millions d’euros est là pour répondre aux besoins immédiats », a déclaré le Premier ministre, tout en promettant de faciliter l’accès à des prêts garantis par l’État. Ces prêts visent à offrir une bouffée d’air aux exploitations qui peinent à gérer l’impact économique de cette épizootie.

Les syndicats agricoles réclament des mesures supplémentaires. Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine, a précisé sur RTL que les éleveurs attendaient encore des engagements plus larges de la part de l’État : « Nous espérons que les vaccins seront remboursés pour l’ensemble des maladies vectorielles », a-t-il expliqué. Il a également estimé que les indemnisations pour les ovins morts pourraient atteindre plus de 100 millions d’euros.

Une vaccination gratuite et élargie

Dès le 3 octobre, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, avait déjà pris les devants en annonçant l’extension de la vaccination gratuite contre la FCO 3. « La vaccination gratuite et prise en charge par l’État sera désormais ouverte à toute la France pour la filière ovine », avait-elle déclaré au Sommet de l’Élevage, en s’adressant aux éleveurs particulièrement touchés.

Cette mesure a été bien accueillie par les agriculteurs, qui demandent depuis plusieurs mois une action concrète face à la propagation de cette épizootie. Cependant, ils espèrent que l’effort gouvernemental ne se limitera pas à cette seule vaccination, mais qu’il sera suivi d’autres mesures pour assurer la pérennité de leurs exploitations.

Le retour de la loi d’orientation agricole

Dans son discours, le Premier ministre a également évoqué la loi d’orientation agricole, qui avait été votée en mai à l’Assemblée nationale, mais mise en pause après la dissolution de l’Assemblée décidée par Emmanuel Macron. « Cette loi poursuivra son chemin au Sénat », a-t-il assuré, promettant qu’elle serait « inscrite à l’ordre du jour du mois de janvier, le plus tôt possible après le budget ».

Cette loi, très attendue par le secteur agricole, vise à répondre aux nombreuses revendications exprimées par les éleveurs lors des manifestations qui ont eu lieu en début d’année. Elle devrait notamment inclure des mesures de soutien pour les agriculteurs confrontés à des crises sanitaires et climatiques, comme celle de la FCO.

Michel Barnier, ancien ministre de l’Agriculture, a assuré qu’il n’avait « pas oublié la colère des agriculteurs l’hiver dernier », et a insisté sur le fait que cette loi permettrait de répondre à une grande partie de leurs attentes. « Le gouvernement reprendra ce texte sans délai », a-t-il réaffirmé mardi, lors de sa déclaration de politique générale.

Des attentes fortes du secteur agricole

L’annonce de ces mesures est un soulagement partiel pour les éleveurs, mais les attentes restent élevées. En plus des indemnisations et de la vaccination, Patrick Bénézit et d’autres représentants syndicaux insistent sur la nécessité d’une indemnisation complète pour les pertes subies par les éleveurs.

« Il est crucial que l’État prenne en compte la gravité de la situation et indemnise les éleveurs pour les pertes financières qu’ils subissent. Nous devons être soutenus sur le long terme, pas seulement par des mesures temporaires », a souligné Bénézit.

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