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Kaïs Saïed donné vainqueur de la présidentielle tunisienne avec plus de 89 % des voix

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Le président sortant de Tunisie, Kaïs Saïed, est en passe de remporter l’élection présidentielle avec un score écrasant de 89,2 %, selon les premiers sondages de sortie des urnes. Le scrutin, qui s’est tenu ce dimanche 6 octobre, a été marqué par une très faible participation, la plus basse enregistrée depuis la révolution de 2011.

Une victoire sans appel, mais une faible participation

Kaïs Saïed, 66 ans, a dominé ses deux adversaires, Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui, avec une avance sans précédent. D’après l’institut de sondage Sigma Conseil, Zammel, industriel libéral de 47 ans, n’a recueilli que 6,9 % des voix, tandis que Maghzaoui, député de gauche panarabe, a obtenu 3,9 %. Cependant, l’une des principales caractéristiques de cette élection reste le faible taux de participation : seulement 27,7 % des électeurs se sont rendus aux urnes, contre 45 % lors du premier tour en 2019.

Ce niveau d’abstention, le plus faible depuis le renversement de Ben Ali en 2011, inquiète certains observateurs. La Tunisie, berceau des Printemps arabes, a toujours été considérée comme un modèle pour les transitions démocratiques dans la région. Pourtant, ce scrutin montre une désillusion croissante parmi la population vis-à-vis du processus politique.

Un processus électoral sous le feu des critiques

Le déroulement de l’élection a fait l’objet de vives critiques, tant de la part de l’opposition que des ONG locales et internationales. Sur les 17 candidats initiaux, seuls Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui ont été autorisés à affronter Kaïs Saïed. Plusieurs autres postulants ont été écartés pour des irrégularités présumées, une décision dénoncée comme arbitraire par l’opposition. Parmi les candidats écartés figure notamment Mondher Zenaidi, ancien ministre sous Ben Ali et rival sérieux de Saïed.

La campagne électorale a également été marquée par des accusations de favoritisme envers le président sortant. Ayachi Zammel, emprisonné depuis septembre, n’a pas pu mener de campagne active. Inconnu du grand public, il a été condamné à 14 ans de prison pour des soupçons de faux parrainages. De son côté, Zouhair Maghzaoui, autrefois allié de Kaïs Saïed, n’a guère pu se démarquer avec un programme de gauche souverainiste, similaire à celui du président.

Face à ces irrégularités, plusieurs ONG et figures politiques emprisonnées ont qualifié le scrutin de « faussé », renforçant l’idée que l’élection aurait été organisée pour assurer la réélection de Kaïs Saïed.

Un discours ferme

Dans son discours de victoire, Kaïs Saïed a réaffirmé sa volonté de poursuivre son projet politique, lancé en 2011 à la suite de la révolution. Adoptant un ton martial, il a promis de « nettoyer la Tunisie des corrompus et des complots », tout en insistant sur le fait que le pays « ne céderait jamais à l’ingérence étrangère ».

Cette élection, bien qu’elle semble conforter la position de Saïed au pouvoir, laisse planer de nombreuses incertitudes. La chute de la participation, combinée à un climat politique tendu, pourrait accentuer les tensions dans le pays. L’avenir de la transition démocratique tunisienne, souvent cité comme exemple dans le monde arabe, semble désormais en proie à des doutes croissants.

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