Lors de la réunion du Conseil des ministres ce dimanche, le président Abdelmadjid Tebboune a réitéré l’importance cruciale de trois projets miniers majeurs pour l’avenir économique de l’Algérie. La mine de fer de Gara Djebilet, la mine de phosphate de Bled El Hadba et le site de zinc et plomb d’Oued Amizour ont été désignés comme prioritaires, le chef de l’État exigeant une exécution à « vitesse maximale« .
Des projets « locomotives » pour l’économie nationale
Selon le communiqué officiel du Conseil des ministres, ces exploitations devraient « accélérer la diversification économique » de l’Algérie, tout en agissant comme moteurs de développement dans les régions concernées.
En effet, au-delà de l’extraction des ressources naturelles, ces projets devraient entraîner des créations d’emplois significatives, renforcer le tissu industriel local et stimuler la modernisation des infrastructures de transport, notamment ferroviaires.
Gara Djebilet : un pilier de l’industrie minière algérienne
La mine de fer de Gara Djebilet, située dans la région de Tindouf, est l’un des plus grands gisements au monde avec des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes. Depuis juillet 2022, l’exploitation du site est en cours et une première phase de production devrait permettre d’extraire entre 2 et 3 millions de tonnes de minerai par an d’ici 2025.
Pour accompagner cette exploitation, une nouvelle ligne ferroviaire de 950 km, reliant Béchar, Tindouf et Gara Djebilet, est en construction. Ce projet structurant, dont l’avancement est jugé « satisfaisant », est essentiel pour acheminer le minerai vers les sites de transformation et faciliter les exportations. Il devrait également générer entre 15 000 et 20 000 emplois directs et indirects.
Le phosphate : devenir un acteur clé sur le marché des engrais
Le projet de phosphate intégré de Bled El Hadba, dans la wilaya de Tébessa, pourrait bien positionner l’Algérie comme un acteur majeur sur le marché mondial des engrais et fertilisants. La production annuelle prévue dépasse les 6 millions de tonnes de produits phosphatés, un chiffre qui devrait propulser l’Algérie parmi les principaux pays exportateurs de cette matière première stratégique.
Outre l’extraction du phosphate, ce projet inclut la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire, actuellement en phase avancée, pour relier la mine aux usines de transformation et aux réseaux de transport. Une fois en service, cette infrastructure permettra de transporter 10 millions de tonnes par an, générant ainsi des revenus estimés à 2 milliards de dollars et créant 14 000 emplois.
Oued Amizour : le zinc et le plomb, nouveaux leviers économiques
Autre projet d’envergure, la mine de zinc et de plomb d’Oued Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, pourrait rapidement devenir un acteur incontournable sur le marché international. Le gisement, qui s’étend sur 23,4 hectares, contient 34 millions de tonnes de ressources exploitables, avec une production annuelle projetée de 170 000 tonnes de concentré de zinc.
Après 17 ans d’attente, ce projet a enfin pris forme avec le lancement de l’usine de traitement en novembre 2023. À terme, il devrait générer des revenus de 215 millions de dollars par an et créer près de 800 emplois directs, sans compter les milliers d’emplois indirects que ce projet entraînera dans les secteurs liés.
Un tournant décisif pour l’industrie minière
L’Algérie fait désormais face à un tournant décisif en ce qui concerne son industrie minière. La volonté de moderniser et de diversifier son économie est clairement affichée à travers ces projets. Selon le président Tebboune, leur concrétisation à « vitesse maximale » est essentielle pour garantir la transformation des matières premières sur le sol algérien, un aspect stratégique pour maximiser la valeur ajoutée des ressources naturelles du pays.
Les infrastructures nécessaires, comme les unités de traitement des minerais et les réseaux de transport, sont en pleine expansion, répondant aux besoins des sites miniers et participant au développement des régions concernées. Les autorités se montrent optimistes quant aux retombées économiques de ces projets, à la fois au niveau local et national.
L’Algérie sur la voie de la diversification économique
L’Algérie mise sur ses ressources naturelles pour accélérer la diversification de son économie, en s’appuyant sur des projets miniers de grande envergure. La mine de fer de Gara Djebilet, le phosphate de Bled El Hadba et le zinc d’Oued Amizour symbolisent cette nouvelle dynamique de croissance. En générant des milliers d’emplois, en développant les infrastructures et en augmentant les exportations, ces projets ouvrent de nouvelles perspectives pour le pays sur la scène internationale, tout en soutenant le développement local.
