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Budget 2025 : les collectivités locales sous pression pour économiser 5 milliards d’euros

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À quelques jours de la présentation du projet de budget 2025, le gouvernement demande aux collectivités locales un effort significatif de réduction des dépenses, suscitant des réactions vives et divisées parmi les élus.

À l’approche de la présentation du projet de budget pour 2025, le gouvernement demande un effort budgétaire aux collectivités locales. Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, et Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, ont présenté ce mardi 8 octobre un plan exigeant 5 milliards d’euros d’économies pour l’année prochaine. Une annonce qui a immédiatement suscité de vives réactions au sein des collectivités.

Un effort concentré sur les grandes collectivités

L’essentiel de cet effort sera supporté par 450 collectivités, considérées comme les plus importantes en termes de dépenses publiques. Selon une source gouvernementale citée par l’AFP, ces collectivités devront contribuer à hauteur de 12,5 % de l’effort total, bien qu’elles ne représentent que 20 % des dépenses publiques globales. Ce dispositif s’inscrit dans un contexte où « tout le monde se serre la ceinture », a rappelé cette source, en soulignant que l’État doit également réduire ses dépenses de 20 milliards d’euros et la Sécurité sociale de 15 milliards d’euros.

Le principal mécanisme envisagé par le gouvernement est la création d’un fonds d’épargne qui imposera une réduction de 2,8 milliards d’euros de la dépense publique des plus grosses collectivités. Ce fonds, bien que contraignant, devrait être restitué ultérieurement, mais les modalités de cette restitution restent floues à ce jour. Par ailleurs, vingt départements considérés comme « sensibles », dont ceux du Nord, du Pas-de-Calais, de la Seine-Saint-Denis ainsi que certains territoires d’outre-mer comme La Réunion et Mayotte, seront exemptés de cette contribution.

TVA et Fonds de compensation dans le viseur

En parallèle, deux autres mesures viennent compléter ce plan d’économies. La première consiste à geler la revalorisation des recettes de TVA des collectivités, habituellement augmentée chaque année en raison de la croissance économique. Ce gel pourrait représenter une économie de 1,3 à 1,5 milliard d’euros. La seconde mesure concerne une réduction du Fonds de compensation de la TVA (FCTVA), utilisé pour compenser la TVA payée par les collectivités. Cette réduction devrait générer 800 millions d’euros supplémentaires d’économies.

L’opposition des collectivités locales

Les mesures annoncées ont immédiatement provoqué un tollé parmi les représentants des collectivités. André Laignel, président de la commission des Finances locales et vice-président délégué de l’Association des maires de France (AMF), a vivement réagi en rejetant catégoriquement ces propositions. « Nous n’acceptons aucune des mesures d’économies concernant les collectivités locales », a-t-il déclaré fermement.

Laignel estime par ailleurs que le gouvernement sous-estime l’ampleur de l’effort demandé. Selon lui, ce sont en réalité 9,5 milliards d’euros qui sont réclamés aux collectivités locales, en incluant l’impact de l’inflation et une baisse annoncée de 1,5 milliard d’euros du Fonds vert. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de « ponction sans précédent sur une seule année », en avertissant que ces mesures entraîneraient « la panne des investissements des départements » et un « coup de frein brutal aux investissements du bloc communal ».

Face à cette situation, Laignel mise sur les prochains débats parlementaires, notamment au Sénat, pour amender le projet de loi de Finances dans un sens plus favorable aux collectivités. « Les explications données ce mardi par les ministres étaient vagues », a-t-il ajouté, soulignant que la préparation budgétaire de cette année est marquée par une grande confusion.

L’inquiétude des petites villes

L’Association des petites villes de France (APVF) a également exprimé ses préoccupations. Si elle reconnaît qu’il est « absolument nécessaire de redresser les comptes de la nation », l’APVF met en garde contre les conséquences de ces mesures sur l’investissement local. Dans un communiqué, l’association a souligné que le Fonds de précaution, qui est au cœur du plan du gouvernement, risque d’avoir un effet boule de neige. Si les petites villes ne sont pas directement concernées par cette mesure, elles en subiront les répercussions par l’intermédiaire de leurs partenaires naturels que sont les départements et les intercommunalités.

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