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Michel Barnier échappe à la censure, mais l’opposition se prépare pour la prochaine bataille budgétaire

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La première motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP) contre le gouvernement de Michel Barnier a échoué, ce mardi 8 octobre, à recueillir les voix nécessaires pour faire tomber le Premier ministre. Avec 197 suffrages sur les 289 requis, l’opposition de gauche a certes amélioré son score par rapport aux 192 députés signataires de la motion, mais n’a pas réussi à rallier suffisamment de parlementaires pour renverser l’exécutif.

Le NFP mène l’offensive

À la tribune de l’Assemblée nationale, Olivier Faure, chef de file des Socialistes et apparentés, a mené l’offensive en qualifiant le gouvernement Barnier de « gouvernement de contre-révolution conservatrice ». Il a également dénoncé une coalition sous « la tutelle de l’extrême droite », soulignant que « deux tiers des Français » avaient pourtant voté contre cette mouvance lors des dernières élections. « Comble de tout », a-t-il poursuivi, « ce gouvernement est placé sous l’influence de ceux contre qui les Français se sont levés en masse. »

Clémence Guetté, députée de La France insoumise, a dressé un portrait encore plus sombre des membres du gouvernement, qu’elle a qualifiés de « cohorte de réactionnaires », ajoutant qu’ils sont « opposés au mariage pour tous, à la PMA et à l’avortement dans la Constitution ». Les députés de l’alliance de gauche ont ainsi concentré leurs attaques sur la légitimité même de l’exécutif. « Le 7 juillet, c’est le NFP qui est arrivé en tête », a rappelé Olivier Faure, insistant sur le fait que Michel Barnier n’aurait jamais dû être nommé Premier ministre.

Clémence Guetté, députée de La France insoumise, a dressé un portrait encore plus sombre des membres du gouvernement, qu’elle a qualifiés de « cohorte de réactionnaires » (CD Echosplus)

Face aux critiques, Michel Barnier a pris la parole pour défendre son gouvernement. Il a accusé l’opposition de juger son action avant même qu’elle n’ait réellement commencé, qualifiant la motion de censure d’ »a priori ». « Je demande simplement que le gouvernement soit jugé sur ses actes », a-t-il répliqué. Il a réitéré son engagement à réformer les finances publiques, un sujet central à deux jours de la présentation du budget 2025 en Conseil des ministres. « La réalité, c’est que nous dépensons trop », a-t-il martelé, rappelant que l’assainissement des finances de l’État était une priorité.

Un soutien attendu de la droite, une stratégie d’influence du RN

Sans surprise, le Premier ministre a pu compter sur le soutien appuyé de Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, qui a exprimé son intention d’ »aider » Michel Barnier à « réussir ». Mais le gouvernement a également bénéficié d’un soutien plus inattendu de la part du Rassemblement national. « On ne censure pas, car un seul tweet de Marine Le Pen suffit à infléchir la position du Premier ministre sur la désindexation des salaires », a déclaré Guillaume Bigot, porte-parole du RN. Selon lui, le parti préfère « exercer une pression » sur l’exécutif, plutôt que de provoquer une « crise de régime » immédiate.

Cette déclaration met en lumière la stratégie d’influence discrète mais efficace du Rassemblement national, qui n’a pas encore abattu toutes ses cartes. Guillaume Bigot a d’ailleurs rappelé que « notre groupe brûle de voter la censure » et pourrait le faire lors des prochaines batailles législatives, notamment sur le projet de loi de finances.

le Premier ministre a pu compter sur le soutien appuyé de Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, qui a exprimé son intention d’ »aider » Michel Barnier à « réussir ».

Un répit temporaire pour Michel Barnier

Malgré l’échec de cette première motion de censure, la pression demeure forte sur le gouvernement. Le vote du budget 2025, prévu dans les semaines à venir, s’annonce comme un test crucial pour Michel Barnier, qui doit composer non seulement avec l’opposition de gauche, mais aussi avec les menaces de censure du Rassemblement national.

Pierre Cazeneuve, député du groupe Ensemble pour la République, a quant à lui salué la résistance du Premier ministre, soulignant que la majorité actuelle, bien que relative, reste « numériquement la plus importante à l’Assemblée nationale ». Il a notamment rappelé que les 220 députés de l’ancienne majorité présidentielle et de la Droite républicaine sont plus nombreux que les 193 députés de l’alliance de gauche.

Si Michel Barnier a évité la première motion de censure, la tension politique reste palpable à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre devra manœuvrer habilement pour obtenir le soutien nécessaire lors des prochains débats budgétaires. Le RN, en position d’arbitre, pourrait cette fois-ci décider de franchir le pas et voter la censure, si les concessions ne répondent pas à leurs exigences.

 

 

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