Le jeudi 28 novembre La France insoumise entend défendre une série de propositions législatives visant à répondre aux crises sociales, économiques et démocratiques que traverse la France.
Le jeudi 28 novembre s’annonce comme une journée charnière pour le groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale. Cette journée d’initiative parlementaire, qualifiée d’ »importance particulière » par les députés LFI, est perçue comme une réponse directe au « coup de force antidémocratique d’Emmanuel Macron ». À cette occasion, le groupe présidé par Mathilde Panot aura la main sur l’ordre du jour de l’hémicycle, avec une série de propositions législatives
Dix propositions au menu, dont l’abrogation de la réforme des retraites.
Lors d’une conférence de presse tenue le 10 octobre, Mathilde Panot a dévoilé l’agenda de cette journée, avec dix textes à l’ordre du jour : huit propositions de loi, une proposition de loi constitutionnelle et une résolution. « Cela permettra pour la première fois à l’Assemblée nationale de débattre et de voter les propositions du Nouveau Front populaire, qui a été placé en tête des élections législatives le 7 juillet dernier », a déclaré la présidente du groupe LFI. Le contenu des propositions est varié, mais une priorité se dégage déjà : l’abrogation de la réforme des retraites.
Celle-ci sera en première position, un choix symbolique et stratégique pour LFI. La réforme des retraites, adoptée au printemps dernier, est jugée « injuste pour les classes populaires, les travailleurs et travailleuses de notre pays » par Anaïs Belouassa Cherifi, cheffe de file du texte. Selon elle, cette réforme « accroît les inégalités », et la proposition de loi vise à « abroger les décrets d’application » qui en découlent. Une mesure que le groupe espère voir soutenue par une majorité de députés.
Des propositions économiques face aux urgences sociales
Au-delà de la réforme des retraites, LFI compte mettre en avant d’autres propositions axées sur les inégalités économiques et sociales. Parmi elles, une proposition de résolution s’opposant au Mercosur et aux traités de libre-échange, perçus comme des menaces pour l’économie locale et l’environnement. Une autre proposition vise à instaurer un blocage des prix de l’énergie « d’urgence », un sujet brûlant alors que les ménages français font face à une flambée des coûts.
Dans la même logique de réduction des inégalités, LFI propose l’instauration d’un « écart maximal » de salaires au sein des entreprises. « Nous devons réduire les inégalités salariales qui se creusent de plus en plus », a souligné Mathilde Panot, mettant en avant la nécessité d’une redistribution des richesses plus équitable.
Réformes démocratiques : vers une VIème République
Fidèle à son projet de VIème République, La France insoumise défendra également une proposition de loi constitutionnelle visant à instaurer un référendum révocatoire. Ce mécanisme permettrait aux citoyens de révoquer « l’ensemble des élus », selon Bastien Lachaud, qui estime que « la souveraineté du peuple est aujourd’hui bafouée ». Cette réforme s’inscrit dans la volonté du groupe de renforcer la démocratie participative et de rendre les élus plus responsables devant les citoyens.
Une autre proposition s’attaque au problème de la non-inscription sur les listes électorales, un fléau qui touche « 20% des personnes en âge de voter », comme l’a rappelé Claire Lejeune lors de la conférence de presse. La mesure prévoit l’inscription automatique des électeurs sur les listes électorales à partir de leur lieu de résidence, afin de simplifier la participation au vote et de lutter contre l’abstention.
Une vision large pour une transformation sociale
Parmi les autres textes présentés figurent des propositions pour améliorer les conditions de travail dans les secteurs dits « féminisés », en reconnaissant leur pénibilité, ou encore pour régulariser les soignants diplômés hors Union européenne (PADHUE). Cette dernière mesure vise à combler le manque de personnel dans les déserts médicaux et à désengorger les services hospitaliers. « Ces soignants sont indispensables à notre système de santé, il est temps de leur donner les moyens d’exercer pleinement », a insisté Mathilde Panot.
LFI entend également porter un projet de loi pour garantir la mixité sociale dans les établissements privés sous contrat, un enjeu de taille pour réduire les inégalités dans le système éducatif français. Enfin, une proposition de loi sur un moratoire concernant les projets routiers et autoroutiers sera également mise à l’ordre du jour, dans un souci de préservation de l’environnement.
Qu’il s’agisse de la réforme des retraites, du blocage des prix de l’énergie ou de la refonte du système électoral, les propositions de loi présentées par LFI visent, selon eux, à répondre aux urgences sociales et économiques tout en renforçant la démocratie. Le groupe espère que cette journée sera l’occasion pour l’Assemblée nationale de se prononcer sur des réformes qu’il juge indispensables pour « remettre la souveraineté populaire au centre du jeu ».