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Budget 2025 : la suppression 4000 postes d’enseignants sous le feu des critiques des syndicats et enseignants

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  • Le projet de budget 2025 pour l’Éducation nationale, annoncé le jeudi 10 octobre, prévoit la suppression de 4 000 postes d’enseignants, principalement dans le premier degré.
  • Cette décision a immédiatement déclenché une vague de protestations des syndicats et des acteurs du secteur, qui dénoncent une atteinte grave à la qualité de l’enseignement en France.

Le projet de budget 2025 de l’Éducation nationale, révélé ce jeudi 10 octobre, a suscité de vives réactions dans le secteur éducatif. Le gouvernement de Michel Barnier prévoit en effet la suppression de 4 000 postes d’enseignants, une décision qui a immédiatement suscité une levée de boucliers parmi les syndicats et les acteurs du milieu éducatif.

La réduction des effectifs enseignants se concentrera principalement dans le premier degré public, qui inclut les écoles maternelles et élémentaires. Selon les chiffres fournis par le ministère de l’Éducation, ce sont 3 155 postes qui seront supprimés dans ces établissements. Le second degré public, regroupant collèges et lycées, perdra quant à lui 180 postes. Les établissements privés ne seront pas en reste, avec 660 suppressions prévues dans le premier degré et 40 dans le second.

Le ministère justifie cette réduction par la baisse attendue des effectifs scolaires. Selon les projections, 97 000 élèves de moins devraient être inscrits à la rentrée 2025, une diminution qui, selon le ministère, justifie cette baisse des moyens humains. Un argument qui avait déjà été avancé dans le cadre du projet de loi de finances 2024.

Indignation des syndicats face aux suppressions de postes

La réaction des syndicats n’a pas tardé. Guislaine David, secrétaire générale du FSU-Snuipp, le premier syndicat des enseignants en maternelle et en élémentaire, a dénoncé un « sabordage de l’école publique » sur le réseau social X (anciennement Twitter). « Mais où est la priorité donnée à l’école ? » s’est-elle interrogée. Cette question, récurrente dans les discussions autour des budgets de l’Éducation, reflète la frustration grandissante face à ce qui est perçu comme un abandon du secteur éducatif.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat du secondaire, a qualifié la situation de « véritable saignée » dans un tweet, soulignant également l’absence de « mesure salariale nouvelle pour 2025 ». Le SNES-FSU a publié un communiqué où il évoque « un scandale », estimant que « l’École prend de plein fouet la politique d’austérité » mise en place par le gouvernement.

La politique d’austérité au cœur des critiques

L’opposition politique s’est également emparée du sujet. Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados, a vivement critiqué ce qu’il considère être un coup porté au service public. « Quand on dit qu’on va supprimer plus de 2 000 postes dans l’Éducation nationale, c’est moins de maîtres devant les élèves, des fermetures de classes à la campagne comme en ville », a-t-il déclaré. Selon lui, ces suppressions auront des « répercussions concrètes sur la vie des Françaises et des Français », notamment par une aggravation des inégalités scolaires.

L’ancien candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, n’a pas mâché ses mots non plus. Dans un message sur X, il a qualifié le budget de « calamité », accusant le gouvernement de participer à « l’organisation de l’ignorance ».

Des AESH supplémentaires, mais une compensation jugée insuffisante

Face à cette vague de critiques, le gouvernement a tout de même annoncé des mesures visant à renforcer l’inclusion scolaire, avec la création de 2 000 postes supplémentaires d’AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap). Cette initiative, bien que saluée, n’a pas suffi à calmer la colère générale. Pour beaucoup, cette création de postes ne compense pas la suppression massive d’enseignants.

« L’École est à un point de bascule, Michel Barnier la précipite dans le vide. Irresponsable ! », s’indigne le SNES-FSU dans un visuel partagé sur les réseaux sociaux, rappelant que la baisse des effectifs enseignants risque d’aggraver la surcharge des classes, déjà pointée du doigt depuis plusieurs années.

Un malaise dans l’Éducation nationale

Le sentiment d’abandon dans le secteur éducatif est palpable. Alors que l’Éducation nationale demeure le premier poste de dépenses de l’État, la réduction des moyens humains et financiers est perçue comme une contradiction flagrante. Depuis plusieurs années, le gouvernement met en avant la nécessité de réformer en profondeur le système éducatif, en introduisant des réformes telles que le « choc des savoirs », destiné à renforcer l’apprentissage des fondamentaux. Cependant, la suppression de postes prévue dans le budget 2025 compromet, selon les syndicats, la bonne mise en œuvre de ces réformes.

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