La tension monte au sud du Liban, où un cinquième Casque bleu a été blessé en deux jours dans un contexte d’affrontements croissants entre Israël et le Hezbollah, exacerbant les craintes d’un conflit régional imminent.
Un nouveau Casque bleu a été blessé dans le sud du Liban, portant à cinq le nombre de soldats onusiens touchés en seulement deux jours. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) se retrouve au cœur des tensions entre Israël et le Hezbollah, tandis que les appels à une désescalade se multiplient pour éviter un conflit régional dévastateur.
Un soldat onusien blessé près du QG de la Finul
Vendredi soir, un soldat de la Finul a été blessé par des tirs alors qu’une opération militaire se déroulait près du quartier général de la force, situé à Ras al-Naqoura, une localité stratégique proche de la frontière israélo-libanaise. Dans un communiqué publié peu après, la Finul a précisé que l’origine des tirs reste pour l’instant « non déterminée ». La force onusienne, qui compte près de 10 000 hommes déployés dans la région, est régulièrement prise pour cible dans ce conflit.
Cet incident survient après que quatre Casques bleus, originaires d’Indonésie et du Sri Lanka, ont été blessés jeudi et vendredi dans des attaques. Selon les premières informations, au moins deux d’entre eux ont été blessés à la suite de frappes israéliennes.
Le refus de la Finul face à Israël
Malgré la recrudescence des attaques, la Finul a refusé de céder aux demandes de l’armée israélienne de se retirer de ses positions le long de la Ligne bleue, cette frontière délimitée par l’ONU entre Israël et le Liban. Israël avait réclamé que les Casques bleus se replient de cinq kilomètres au nord, à l’intérieur du territoire libanais, loin des zones de combat. Toutefois, la force onusienne a opposé un refus catégorique, réaffirmant la nécessité de maintenir sa mission.
« Les forces israéliennes nous ont demandé de quitter nos positions le long de la Ligne bleue, de la frontière jusqu’à cinq kilomètres au nord, mais il y a eu une décision unanime pour que nous restions, parce que le drapeau de l’ONU doit flotter dans cette zone », a déclaré Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul, dans un entretien accordé à l’AFP.
La mission de la Finul consiste à maintenir la paix et la stabilité dans cette région sensible, mais ses soldats se trouvent de plus en plus exposés à la violence. « Nous devons pouvoir faire nos rapports au Conseil de sécurité de l’ONU », a ajouté Andrea Tenenti, soulignant l’importance de leur présence pour documenter la situation sur le terrain.
Une escalade vers un conflit régional ?
Le porte-parole de la Finul a exprimé de vives inquiétudes quant à une possible escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah, qui pourrait rapidement prendre une dimension régionale. « Le conflit entre le Hezbollah et Israël n’est pas qu’un conflit entre deux pays. Très bientôt, ce pourrait être un conflit régional avec un impact catastrophique pour tous », a averti Andrea Tenenti.
Il a également souligné qu' »il n’y a pas de solution militaire » à cette crise, plaidant pour des négociations diplomatiques urgentes afin de « prévenir la catastrophe ». La communauté internationale, notamment les Nations unies, est appelée à jouer un rôle clé pour éviter une détérioration irréversible de la situation.
Mise en garde de l’armée israélienne aux civils libanais
Alors que les tensions ne cessent de s’aggraver, l’armée israélienne a lancé un message clair aux habitants du sud du Liban. Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone, a appelé les civils libanais à ne pas retourner dans leurs villages tant que les combats se poursuivent. « Pour votre propre protection, ne retournez pas chez vous jusqu’à nouvel ordre. Ne vous dirigez pas vers le Sud ; quiconque se dirige vers le Sud risque de mettre sa vie en danger », a-t-il déclaré dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
Face à l’escalade, les appels à la diplomatie se multiplient. Pour Andrea Tenenti, « les discussions aux niveaux politique et diplomatique » sont indispensables pour éviter que la région ne sombre dans un conflit aux conséquences imprévisibles.
