Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a mis fin aux spéculations sur une éventuelle hausse des taxes sur le gaz. Dans une interview accordée à BFMTV, elle a déclaré qu’il n’y aurait « pas d’augmentation des taxes sur le gaz », contredisant ainsi les propos de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
Cette annonce fait suite à des déclarations contradictoires qui avaient semé le trouble. Vendredi dernier, Agnès Pannier-Runacher avait évoqué la possibilité d’une hausse de la fiscalité sur le gaz dans le cadre d’un amendement au projet de loi de finances, arguant que cette mesure s’inscrivait dans une volonté d’adapter la fiscalité aux impératifs de transition énergétique. Elle avait précisé : « L’enjeu est de travailler sur les niches brunes au travers de l’augmentation du malus automobile, de la suppression du taux réduit de TVA à 5,5 % sur l’installation de chaudières à énergies fossiles, et enfin, par voie d’amendement gouvernemental, au travers d’une hausse de la fiscalité sur les billets d’avion et sur le gaz. »
Cependant, la réaction du ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a été rapide. Invité sur TF1, il a affirmé qu’il n’était « pas favorable » à une telle hausse, déclarant : « Je n’y suis pas favorable », soulignant que les ménages français ne devaient pas être davantage sollicités sur ce plan.
Une position validée par le gouvernement
Dimanche, Maud Bregeon a confirmé que « le gouvernement ne proposera pas de hausse de la TICGN [Taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel] ». Elle a également rappelé que cette taxe avait déjà doublé début 2023 et qu’une nouvelle augmentation aurait un impact significatif sur les Français.
« Il ne s’agit pas de pénaliser ces millions de Français », a-t-elle insisté, rappelant que 12 millions de Français se chauffent actuellement au gaz. Ce choix de maintenir une fiscalité stable sur le gaz, considéré comme moins écologique que l’électricité, interroge cependant, dans un contexte où la France s’efforce de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Économie et transition énergétique
Maud Bregeon a justifié cette décision en affirmant que « l’écologie punitive n’est pas la solution », ajoutant que la transition énergétique « doit être acceptée et acceptable », sans imposer une charge financière supplémentaire aux ménages. Cette position vise à ménager les foyers chauffés au gaz, alors que les prix de l’électricité, eux, sont en baisse.
Dans un contexte plus favorable, elle a également annoncé une bonne nouvelle pour les consommateurs d’électricité : la facture d’électricité de 80% des Français, qui bénéficient du tarif réglementé, devrait baisser de 10% au début de l’année prochaine. Les 20% restants, soumis aux prix du marché, ont déjà bénéficié de la baisse des cours.
Un débat qui perdure
Alors que le gouvernement semble chercher à concilier la transition énergétique avec des impératifs économiques, le débat sur les taxes sur le gaz demeure ouvert. Les propos d’Agnès Pannier-Runacher, qui avait promis la présentation d’un amendement pour une hausse de la taxe sur le gaz, continuent de faire résonner des inquiétudes au sein de l’opinion publique.
Invité d’Audrey Crespo-Mara dans le JT de 13 heures, Laurent Saint-Martin a également tempéré les déclarations de la ministre, affirmant que le projet de loi ne contenait pas de hausse de fiscalité du gaz, tout en rappelant que « ce qu’a dit Agnès Pannier-Runacher, c’est qu’il y aurait peut-être des amendements sur la hausse de la fiscalité du gaz ».