7.9 C
Paris
lundi, novembre 10, 2025
AccueilActualitéEuropeImmigration en Europe : vers des mesures plus strictes après les succès...

Immigration en Europe : vers des mesures plus strictes après les succès de l’extrême droite

Date:

Alors que l’immigration demeure un sujet brûlant au sein de l’Union européenne, les récents débats entre les ministres de l’Intérieur mettent en lumière des approches divergentes sur la gestion des migrants en situation irrégulière.

L’immigration est à nouveau au centre des discussions européennes. Le jeudi 9 octobre, les ministres de l’Intérieur des vingt-sept États membres de l’Union européenne (UE) se sont réunis à Luxembourg pour évoquer un durcissement de la politique migratoire. Dans un contexte marqué par les récents succès électoraux de l’extrême droite en Autriche et en Allemagne, la question de l’immigration domine l’agenda politique. La France et l’Allemagne, notamment, souhaitent accélérer le retour des migrants en situation irrégulière, tandis que d’autres pays comme la Hongrie et l’Italie proposent la création de « hubs de retour » dans des pays tiers.

Des propositions divergentes parmi les États membres

La Hongrie et l’Italie se distinguent avec leur projet de « hubs de retour », des centres situés en dehors de l’UE où seraient renvoyés les migrants clandestins. Cette approche suscite des critiques, notamment de la part de l’Espagne, qui rejette cette idée. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a toutefois déclaré : « Nous ne souhaitons écarter aucune solution. » La France, en alliance avec l’Allemagne, soutient également une proposition des Pays-Bas, portée par une ministre d’extrême droite, et de l’Autriche, visant à faciliter les expulsions de migrants.

Une législation en préparation

Face à cette montée des tensions et des propositions, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dans une lettre adressée aux États membres le 14 octobre une nouvelle législation pour favoriser les expulsions de migrants en situation irrégulière. « La Commission présentera une nouvelle proposition de législation avec des obligations claires de coopération pour les personnes renvoyées », a-t-elle précisé. Cette initiative vise à « rationaliser efficacement le processus de retour », répondant ainsi à la demande de plusieurs États membres.

Ursula von der Leyen a également souligné que « nous avons besoin d’un nouveau cadre législatif pour renforcer notre capacité d’agir ». Elle a évoqué la nécessité d’une harmonisation des décisions prises par les États membres afin d’éviter que les migrants n’exploitent les failles du système pour échapper à leur retour. Moins de 20 % des décisions d’expulsion sont actuellement suivies d’effet, a-t-elle ajouté.

Un partenariat renforcé avec les pays tiers

La présidente de la Commission a également souligné l’importance de la coopération avec les pays tiers. « L’alignement de la politique des visas s’est avéré être un outil important pour gérer les mouvements irréguliers vers l’UE », a-t-elle noté, prenant pour exemple des pays comme le Bangladesh ou le Ghana. Elle a suggéré de développer des relations « stratégiques » avec des pays d’origine et de transfert, s’inspirant des accords déjà en place avec la Libye et la Tunisie. Ces accords ont permis de réduire de 66 % les entrées irrégulières de migrants dans l’UE via la Méditerranée centrale, a-t-elle affirmé.

Cependant, les défis persistent. Les arrivées de migrants via la Méditerranée occidentale et l’Atlantique vers l’Espagne ont augmenté de 56 % par rapport à l’année précédente. Pour contrer cette tendance, Ursula von der Leyen préconise de renforcer le partenariat de l’UE avec des pays comme la Mauritanie, afin de freiner ces départs.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici