- Un mémorandum d’entente a été signé à Oran entre plusieurs groupes énergétiques algériens et européens pour la production et l’exportation d’hydrogène vert.
- Ce partenariat vise à étudier la faisabilité d’un projet intégré destiné à alimenter l’Europe en énergie propre, marquant une étape cruciale dans la coopération énergétique entre les deux rives de la Méditerranée.
Un mémorandum d’entente crucial pour le développement de l’hydrogène vert en Algérie a été signé lundi à Oran. Cet accord, qui réunit les groupes algériens Sonatrach et Sonelgaz avec plusieurs partenaires européens, marque une avancée majeure dans la coopération énergétique internationale. Les groupes VNG (Allemagne), SNAM (Italie), Sea Corridor (Italie) et Verbund Green Hydrogen (Autriche) sont les signataires européens de cet accord. Ensemble, ils visent à étudier la faisabilité d’un projet intégré de production et d’exportation d’hydrogène vert à destination du marché européen, via le « SoutH2 Corridor ».

Un accord signé lors de la 12e édition du NAPEC
La cérémonie de signature a eu lieu au Centre des Conventions d’Oran (CCO), en marge de la 12e édition du North Africa Petroleum Exhibition and Conference (NAPEC). L’événement a été présidé par le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, en présence de plusieurs personnalités politiques, dont les ministres de la Formation professionnelle et de l’Environnement, ainsi que les ambassadeurs d’Italie, d’Allemagne et d’Autriche. Parmi les représentants des entreprises, on retrouvait Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, et Mourad Adjal, PDG de Sonelgaz.
Le mémorandum a pour objectif de réaliser les études nécessaires afin d’évaluer la viabilité d’un projet intégré visant à produire de l’hydrogène vert en Algérie pour approvisionner l’Europe via le « SoutH2 Corridor ». Ce corridor énergétique, qui reliera l’Algérie à l’Europe, est conçu pour réduire la dépendance énergétique de l’Europe aux énergies fossiles tout en favorisant la transition vers une économie plus verte.
La transition énergétique au cœur des discussions
Le « SoutH2 Corridor » est au centre de la stratégie de transition énergétique discutée lors de la cérémonie. Le corridor vise à jouer un rôle déterminant dans l’approvisionnement de l’Europe en hydrogène vert. « Ce mémorandum permettra aux parties d’examiner conjointement l’opportunité de mettre en œuvre un projet intégré multipartite sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert », a précisé Sonatrach dans un communiqué publié après la signature de l’accord.
Cette initiative répond aux besoins croissants du marché européen en énergies renouvelables. Selon les experts présents, le projet pourrait contribuer à renforcer la position de l’Algérie comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale, en fournissant à l’Europe une énergie propre et durable. Il s’agit également de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et d’encourager la diversification des sources d’énergie.

La stratégie de diversification de Sonatrach
Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, a rappelé que ce projet s’inscrit dans une vision plus large de la diversification des sources d’énergie. Il a souligné que cette approche est nécessaire pour s’adapter aux fluctuations du marché mondial et garantir un mix énergétique équilibré. « La diversification des sources d’énergie est essentielle pour réduire la dépendance à une seule source et mieux s’adapter aux fluctuations du marché mondial », a-t-il expliqué.
Il a toutefois averti que la transition vers des énergies plus propres ne se fera pas du jour au lendemain. « Cette transition n’est pas une démarche aisée qui peut être atteinte rapidement, elle exige une approche progressive et sereine », a-t-il déclaré. Bien que les hydrocarbures, et en particulier le gaz naturel, continuent à jouer un rôle essentiel dans cette transition, Hachichi a insisté sur le fait que les énergies renouvelables, comme le solaire, l’éolien et l’hydrogène vert, sont au cœur de la stratégie à long terme de Sonatrach.
L’hydrogène vert : une priorité pour Sonelgaz
De son côté, le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, a souligné l’importance de l’hydrogène vert dans la stratégie de son groupe. Il a affirmé que Sonelgaz a fait de la production d’hydrogène vert un axe central de son expansion. « Nous avons adopté l’hydrogène vert comme une source énergétique alternative et l’un des piliers de notre stratégie d’avenir », a déclaré Adjal, tout en saluant la collaboration fructueuse entre Sonatrach et Sonelgaz dans ce domaine.
Adjal a également mis en lumière le projet de production de 5.000 Mégawatts (MW) d’électricité par l’adoption d’énergies alternatives, un effort en grande partie soutenu par l’État algérien. Actuellement, 3.500 MW sont déjà en production, et 15.000 MW supplémentaires devraient être atteints d’ici 2035, a-t-il précisé.
Une coopération internationale pour une énergie durable
Ce partenariat algéro-européen pour la production d’hydrogène vert pourrait non seulement satisfaire les besoins énergétiques croissants de l’Europe, mais également placer l’Algérie au centre de la transition énergétique globale. En diversifiant ses sources d’énergie et en intégrant des solutions durables comme l’hydrogène vert, l’Algérie se positionne comme un partenaire énergétique incontournable pour l’Europe.
Rachid Hachichi a conclu en affirmant que « l’hydrogène vert est en passe de devenir une composante essentielle de notre mix énergétique. » Un constat partagé par les autres acteurs présents, qui voient dans ce projet une occasion unique de renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique et pour la promotion d’une économie bas-carbone.
