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Liban : Israël bombarde Beyrouth et Nabatiyeh, le Hezbollah promet des représailles « partout » en Israël

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Israël a franchi un nouveau seuil avec l’intensification des frappes sur le Liban. L’armée israélienne cible désormais de manière systématique les infrastructures, notamment dans la capitale Beyrouth et dans le sud du pays, autour de la ville de Nabatiyeh.

Mercredi matin, l’armée israélienne a annoncé avoir détruit un dépôt d’armes souterrain du Hezbollah, situé sous un immeuble résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth. Ce secteur est un bastion traditionnel du Hezbollah, régulièrement visé par Israël depuis le début des hostilités. Selon des journalistes de Reuters présents sur place, deux explosions ont été entendues, suivies de fumées s’élevant au-dessus de deux quartiers distincts.

Cette attaque est survenue quelques heures après que les États-Unis ont dénoncé les frappes israéliennes visant la capitale libanaise. Washington a exprimé son opposition à ces bombardements massifs, qualifiant leur intensité de préoccupante. « Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous nous opposons à la campagne de bombardements qu’il a lancée ces dernières semaines à Beyrouth », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain.

Nabatiyeh : « ceinture de feu » autour de la ville

Dans le sud du Liban, la gouverneure de la région, Howaida Turk, a décrit une situation alarmante : « Il y a eu onze frappes principalement sur Nabatiyeh mais aussi sur ses environs », a-t-elle indiqué à l’AFP. Elle a parlé d’une « ceinture de feu » autour de la ville, un terme illustrant l’intensité des bombardements qui touchent non seulement les infrastructures militaires, mais aussi les zones civiles. Si le bilan précis des victimes reste à établir, des morts et des blessés sont à déplorer.

Nabatiyeh a été la cible d’une dizaine de frappes aériennes israéliennes dans la matinée de mercredi (photo fournie)

Nabatiyeh est une zone stratégique. Ce n’est pas la première fois qu’elle est prise pour cible. Samedi dernier, une frappe avait déjà réduit en cendres le centre commercial de la ville, laissant les habitants sans abri et aggravant la crise humanitaire dans la région.

Riposte du Hezbollah : menaces et actions militaires

Malgré les frappes dévastatrices, le Hezbollah a juré de ne pas plier sous la pression israélienne. Son secrétaire général adjoint, Naïm Qassem, a tenu des propos menaçants à l’encontre d’Israël : « Comme l’ennemi israélien bombarde tout le Liban, nous avons le droit, en position de défense, d’attaquer partout dans l’entité ennemie israélienne, dans le centre, dans le nord et dans le sud », a-t-il affirmé lors d’un discours mardi.

En parallèle, le groupe armé libanais a revendiqué plusieurs attaques contre les forces israéliennes. Il a rapporté avoir détruit « trois bulldozers et un char Merkava » israéliens dans un village frontalier du sud du Liban, tout en menant des « combats rapprochés » dans cette région. Le Hezbollah a également revendiqué des tirs de roquettes visant plusieurs villes du nord d’Israël, notamment Haïfa et Safed, exacerbant la situation de crise à la frontière.

Bilan humain et impact humanitaire

Les frappes israéliennes continuent de faire des victimes parmi la population civile libanaise. Mardi, le ministère libanais de la Santé a annoncé que 41 personnes avaient été tuées et 124 blessées dans les frappes de la veille, portant le nombre total de morts à plus de 1 356 depuis le début des hostilités le 23 septembre. Parmi les victimes de lundi figurent des habitants d’un village chrétien au nord de Beyrouth, touché par une frappe particulièrement meurtrière.

Cette escalade a provoqué de vives réactions au sein de la communauté internationale, notamment de la part des États-Unis, traditionnellement alliés d’Israël. Bien que Washington soutienne le droit d’Israël à se défendre, la Maison-Blanche a exprimé son désaccord concernant l’intensité des bombardements sur Beyrouth. Selon des responsables américains, Israël a récemment réduit l’ampleur de ces frappes, mais la situation reste extrêmement volatile.

Le Qatar et la Turquie appellent à l’action

Dans la région, d’autres pays ont également pris position. L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, a vivement critiqué Israël, accusant l’État hébreu d’élargir délibérément les hostilités au Liban pour mettre en œuvre des « plans préétablis » concernant la Cisjordanie et le Liban.

« La manière la plus simple et la plus sûre d’arrêter l’escalade à la frontière avec le Liban aurait été de mettre fin à la guerre d’extermination à Gaza », a-t-il déclaré lors de son discours annuel au Conseil consultatif du Qatar. Selon lui, Israël profite de l’inaction de la communauté internationale pour poursuivre ses projets de colonisation en Cisjordanie, mais devra tôt ou tard se plier aux résolutions internationales concernant la création d’un État palestinien.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a quant à lui appelé à des sanctions contre Israël, estimant que « le temps de la diplomatie est dépassé ». « Nous avons dépassé la limite des mots, de la diplomatie, de la politique, nous sommes arrivés au bout. Il nous faut d’autres instruments. Nous devons passer aux sanctions, au boycott d’Israël », a-t-il martelé lors d’une conférence à Ankara.

Les efforts diplomatiques, bien que toujours en cours, semblent avoir peu d’impact sur le terrain, où la violence continue d’escalader. Israël, soutenu par ses alliés occidentaux, semble déterminé à affaiblir le Hezbollah, tandis que le mouvement pro-iranien multiplie les menaces de représailles.

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