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Discours de Kaïs Saïed : priorités, réformes et lutte contre la corruption

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Ce matin, lors de son discours de prestation de serment au siège de l’Assemblée à Bardo, le président réélu Kaïs Saïed a exposé avec détermination les grandes lignes de son programme pour son nouveau mandat. Le chef de l’État tunisien n’a pas dérogé à sa ligne de conduite, insistant sur sa vision d’une Tunisie souveraine, débarrassée des corrompus, et tournée vers un modèle de développement plus juste et équitable.

La guerre contre la corruption : « Nous ne craignons rien »

Dès le début de son allocution, Kaïs Saïed a réaffirmé son engagement ferme dans la lutte contre la corruption, qu’il qualifie de « guerre de libération ». Selon lui, il est impératif de purger les administrations tunisiennes des « sangsues incrustées » qui entravent le développement du pays.

« Nous ne craignons rien et allons les combattre avec nos mains », a-t-il lancé avec une détermination sans faille, évoquant la nécessité de débarrasser la Tunisie des éléments nuisibles qui affaiblissent l’État de l’intérieur. Pour Saïed, cette guerre ne sera pas une bataille de courte durée, mais un processus de longue haleine nécessitant persévérance et courage.

Réduire le chômage et lutter contre les inégalités

La question du chômage, notamment celui des jeunes, a occupé une place centrale dans le discours du président. « Le premier défi est de résorber le chômage, essentiellement chez les jeunes », a-t-il déclaré, soulignant que ces derniers sont souvent victimes d’une économie corrompue et de choix politiques injustes.

Saïed a critiqué les modèles économiques obsolètes, les qualifiant d’obstacles à la création de richesse. Il a plaidé pour des solutions innovantes, affirmant qu’il est nécessaire de « se débarrasser des idées archaïques » pour s’ouvrir à de nouvelles perspectives économiques. « Trouver des solutions nationales n’est pas impossible si on se libère de ces anciens schémas », a-t-il ajouté.

Le président n’a pas manqué de dénoncer les entraves à certains projets, notamment ceux portés par les entreprises communautaires, mais il s’est montré inflexible : « Nous n’allons pas accepter de baisser les bras ni de nous résigner devant des demi-mesures ».

Une révolution législative et un nouveau modèle de développement

Saïed a ensuite abordé la nécessité d’une transformation législative en profondeur, soulignant qu’une réforme des lois est indispensable pour répondre aux besoins des Tunisiens. « Nous avons besoin d’une révolution législative qui soit en phase avec les attentes de notre peuple », a-t-il insisté.

Sur le plan économique, il a dénoncé le modèle actuel qui, selon lui, n’a fait qu’accentuer les inégalités : « Nombreux sont ceux qui tentent encore d’imposer un modèle de développement qui a paupérisé le peuple tout en enrichissant davantage les plus riches ». Le président a appelé à l’adoption d’un nouveau système plus équitable : « Aujourd’hui, c’est un nouveau système humain qui est en train de se créer pour remplacer cet ordre mondial bâti sur une répartition non équitable des richesses ».

Reconstruction des institutions et justice sociale

Une partie importante du discours de Kaïs Saïed a été consacrée à la reconstruction des institutions tunisiennes, qu’il juge spoliées par des acteurs malveillants. « Nous allons reconstruire nos institutions après les avoir assainies de ceux qui les ont détruites », a-t-il affirmé, dénonçant ceux qui, selon lui, ont cherché à s’approprier les ressources nationales à bas prix.

Le président a également mis en avant la nécessité de renforcer les piliers sociaux, notamment la santé, l’éducation, et l’accès à un travail digne. « L’État doit reprendre son rôle social en reconstruisant les piliers de la politique sociale : la santé, le transport, l’enseignement public, la couverture sociale, le travail digne, l’habitation décente », a-t-il énuméré, soulignant que ces éléments représentent les droits fondamentaux des citoyens.

Ouverture à la conciliation économique

Concernant la lutte contre la corruption financière, Saïed a réitéré sa volonté de récupérer l’argent détourné par les élites corrompues. Toutefois, il a tendu une main aux fraudeurs prêts à régulariser leur situation : « Les portes de la conciliation économique et judiciaire sont ouvertes pour ceux qui veulent rendre l’argent du peuple. Nous n’avons aucun intérêt à les emprisonner s’ils reviennent et règlent leur situation. »

En revanche, il a mis en garde ceux qui continueraient de refuser de restituer les sommes dues : « S’ils refusent de rendre l’argent, c’est la justice qui s’en chargera ».

Un appel à une révolution culturelle et un soutien aux opprimés

Le président tunisien a conclu son discours en appelant à une « révolution culturelle » qui permettra de créer une nouvelle vision de la société tunisienne. Il a dénoncé les tentatives de certains groupes de semer le découragement parmi les Tunisiens, tout en affirmant que le peuple est déterminé à aller de l’avant. « Les Tunisiens veulent aller vers la construction et nous allons réussir », a-t-il martelé.

Sur le plan international, Kaïs Saïed a réitéré le soutien de la Tunisie aux peuples opprimés, en particulier le peuple palestinien et libanais, tout en précisant que la coopération avec d’autres pays se ferait sur un pied d’égalité.

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