- Dimanche soir, l’armée israélienne a intensifié ses frappes aériennes sur des cibles liées au Hezbollah au Liban.
- Des bâtiments soupçonnés de financer la milice pro-iranienne ont été détruits, aggravant les tensions entre Israël et le Liban alors que les affrontements violents à la frontière sud continuent.
Les tensions déjà exacerbées entre Israël et le Hezbollah ont pris une nouvelle tournure dimanche, avec une série de frappes aériennes israéliennes visant des bureaux de la société Al-Qard al-Hassan, accusée par Israël de financer le Hezbollah. Selon l’agence de presse libanaise ANI, « onze frappes israéliennes » ont frappé des installations situées dans la banlieue sud de Beyrouth et à l’est du Liban. Ces frappes ont été précédées d’avertissements lancés par Israël à la population civile pour évacuer les lieux. Al-Qard al-Hassan est depuis longtemps dans le viseur des sanctions américaines en raison de ses liens présumés avec la milice soutenue par l’Iran.
Frappes sur Beyrouth et combats à la frontière sud
En parallèle des frappes aériennes, de violents affrontements se poursuivent à la frontière sud, notamment dans le village d’Aïta el-Chaab, où les combats entre soldats israéliens et combattants du Hezbollah se sont intensifiés. L’agence officielle libanaise ANI a rapporté que l’armée israélienne a « dynamité des maisons » dans le village, alors qu’elle tente de progresser dans cette zone. Les forces israéliennes semblent concentrer leurs efforts pour repousser les positions du Hezbollah.
Des images diffusées par la chaîne Al-Jazeera ont montré des chars israéliens déployés aux abords du village, confirmant l’intensité des combats. La région d’Aïta el-Chaab, située à la frontière avec Israël, est un lieu stratégique que les forces israéliennes cherchent à contrôler pour sécuriser leur frontière nord.
Israël promet de poursuivre les frappes
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a affirmé qu’Israël ne relâcherait pas ses frappes tant que le Hezbollah poursuivra ses attaques contre le territoire israélien. « Le Hezbollah a payé et continuera de payer un lourd tribut pour ses attaques dans le nord d’Israël », a-t-il déclaré. Il a également mentionné que des « incendies importants » ont ravagé plusieurs bâtiments à Beyrouth à la suite des frappes israéliennes. « Beyrouth en flammes. […] Nous continuerons de bombarder l’intermédiaire de l’Iran jusqu’à ce qu’il s’écroule », a-t-il écrit sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Du côté libanais, le Hezbollah continue ses offensives contre les forces israéliennes. Selon leurs déclarations, plusieurs « salves de roquettes » ont été lancées sur les troupes israéliennes près de la localité de Markaba, à l’est du Liban. Le mouvement chiite a également revendiqué des tirs d’artillerie sur les forces israéliennes à Kfar Kila, une autre localité à la frontière. Ces échanges de tirs intenses illustrent l’enracinement d’une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, un conflit qui semble s’étendre chaque jour un peu plus.
Destruction et impact humanitaire
Les conséquences de ce conflit sur la population civile sont déjà désastreuses. Mona Fawaz, urbaniste au Beirut Urban Lab, a rapporté que « 320 bâtiments ont été détruits à Beyrouth et dans ses banlieues depuis fin septembre », un nombre qui dépasse déjà celui des destructions recensées lors de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah. Cette vague de violence est donc l’une des plus dévastatrices que la région ait connue en près de deux décennies.
Alors que les destructions se multiplient, de nombreux civils sont contraints de fuir leurs foyers, particulièrement dans le sud du Liban. Les infrastructures essentielles, notamment les routes et les hôpitaux, sont gravement touchées, compliquant les opérations humanitaires.
Efforts diplomatiques et appels au cessez-le-feu
Face à l’escalade, des efforts diplomatiques sont en cours pour tenter de mettre fin au conflit. Amos Hochstein, l’émissaire spécial américain, a déclaré lors d’une visite à Beyrouth que Washington travaillait activement à une solution rapide. Il a réitéré que « l’engagement que nous avons est de résoudre ce conflit sur la base de la résolution 1701 », la résolution de l’ONU qui stipule que seules l’armée libanaise et les forces de la FINUL (Forces intérimaires des Nations unies au Liban) doivent être présentes dans le sud du pays. Hochstein a néanmoins souligné que « le simple fait que les deux parties s’engagent à respecter la résolution 1701 n’est pas suffisant », soulignant la difficulté de faire appliquer ce texte dans le contexte actuel.
Le président français Emmanuel Macron a également pris position. Après une conversation avec le Premier ministre israélien, Macron a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu et a appelé à la protection des civils. Selon l’Élysée, il a déclaré que « les infrastructures doivent être préservées, la population civile protégée et un cessez-le-feu établi au plus vite ». Il a également rappelé le rôle crucial que l’ONU doit jouer pour garantir le retour en sécurité des populations civiles déplacées des deux côtés de la frontière.
La guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah menace de déstabiliser toute la région. Les frappes israéliennes contre les infrastructures du Hezbollah et les ripostes du mouvement libanais accroissent les destructions et exacerbent la crise humanitaire. Alors que la diplomatie internationale s’efforce de trouver une issue, la situation sur le terrain reste extrêmement tendue, et les perspectives d’un cessez-le-feu immédiat apparaissent encore lointaines.